Il refuse d'examiner une femme transgenre: un gynécologue suspendu 6 mois

Il avait refusé une femme transgenre pour une consultation à Pau en août 2023. Un gynécologue a été condamné par la chambre disciplinaire du Conseil régional de l'ordre des médecins, à six mois d'interdiction d'exercer dont un mois ferme, révèle La République des Pyrénées.
"Je suis gynécologue je m'occupe des vraies femmes", avait assuré à l'époque le praticien. Accusé de transphobie sur les réseaux sociaux, il avait reconnu des propos maladroits affirmant cependant ne pas avoir les compétences nécessaires pour s'occuper de cette femme transgenre de 26 ans.
Joutes verbales via avis Google
Tout avait commencé sur Google. "C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais", avait écrit le compagnon de la femme téconduite.
"Je suis médecin, je m'occupe des vraies femmes, je n'ai aucune compétence pour m'occuper des hommes, même s'ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu'ils sont devenus des femmes", avait répondu le praticien reconnaissant après dans les colonnes du Parisien avoir agi "sous le coup de la colère"
"Scientifiquement, un homme est un homme, une femme est une femme. Même s’il se considère comme une femme, je dis que c’est un homme", avait-il ajouté.
"On est peu formé aux patients transgenres"
La décision du Conseil de l'ordre des médecins divise ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules: "Dans le médical et le paramédical, on est peu formé aux patients transgenres", explique Camille Fournil, infirmière libérale. "J'ai quelques patients trans et c'est eux qui m'apprennent les protocoles liés à leur chirurgie et leur modification hormonale".
Et si la patiente n'était pas encore opérée à l'époque des faits, Camille Fournil rappelle qu'elle avait quand même une poitrine en raison de la prise d'hormones: "Elle pouvait quand même avoir des problèmes de femmes et avoir besoin de voir un gynécologue", poursuit-elle estimant que la sanction doit pouvoir servir en forçant les praticiens à se former.
"Le médecin est un scientifique qui s'occupe de la réalité biologique", insiste de son côté l'enseignante Barbara Lefebvre. "Et si tu n'es pas encore opéré, tu restes un homme et tu ne peux pas aller voir un gynécologue. Et il ne vient pas sur le terrain d'un médecin spécialisé dire qu'il est une femme", ajoute-t-elle.
De son côté le gynécologue de Pau peut encore faire appel de la décision du Conseil de l'ordre des médecins s'il le souhaite.