Coups, insultes, vols: les violences contre les médecins (encore) en hausse

Les violences contre les médecins continuent de progresser. Insultes, coups, vols, vandalisme: dans son observatoire annuel des violences contre les praticiens, l'Ordre national des médecins alerte sur une hausse des actes de 27% en 2023 par rapport à l'année passée.
Selon le rapport qui ne recense que les déclarations à l'Ordre national des médecins, les médecins généralistes sont les plus touchés (64% des déclarations) et seuls 31% des signalements ont fait l'objet de plaintes.
Faciliter les plaintes
Des chiffres qui ne surprennent pas le docteur des Grandes Gueules Jérôme Marty: "On le vit régulièrement", assure-t-il déplorant le faible taux de plaintes. "Si les médecins ne portent pas plainte, c'est souvent parce qu'ils estiment que les violences d'un patient peuvent faire partie de sa pathologie. Et porter plainte, ça prend du temps, ça mobilise une demi-journée. On demande donc un guichet unique de la plainte pour le faire par voie numérique", appelle le praticien sur RMC et RMC Story.
Le motif principal de ces violences, c'est en premier lieu un reproche relatif à une prise en charge (33% des cas), devant un refus de prescription de médicament ou d'arrêt de travail dans 20% des cas.
"On vit ce que vivent nos confrères aux urgences mais eux, l'équipe peut jouer. Dans un cabinet, on est tout seul. On a des gens qui arrivent parfois très énervés, on peut avoir du retard. Ils vivent très mal les refus et il y a aussi tous les malades psychiatriques qui arrivent dans nos cabinets", ajoute le docteur Jérôme Marty.
"Il est devenu violent et a fermé le portail"
La compagne de Stéphane, auditeur RMC, a été séquestrée au domicile d'un patient: "Elle était de garde, elle est allée chez un patient qui lui a demandé un IRM tout de suite. Elle a refusé, il est devenu violent et a fermé le portail. Ensuite, il a appelé la gendarmerie pour leur dire qu'elle ne partirait pas tant qu'il n'aurait pas d'IRM. Elle n'a pu partir qu'en escaladant elle-même le portail. Aujourd'hui, elle n'a même pas le temps de porter plainte".
Les régions les plus touchées par les violences contre les médecins sont les Hauts-de-France, avec 233 actes recensés, et la région Paca, avec 212 déclarations. En 2022 déjà, les violences avaient augmenté de 23% en un an.