"Ils m'ont obligé à continuer": cas contact, Jean dit avoir subi des pressions de sa hiérarchie pour travailler

Pour éviter de voir leur activité ralentie, certains patrons font tout pour éviter les cas contacts dans leur entreprise. En masquant, un cas positif dans leur structure, ils cherchent ainsi à éviter de renvoyer chez eux les salariés ayant été en contact avec le collègue positif.
Cette mésaventure, Jean un auditeur de RMC l'a vécue, lundi dernier ce chauffeur inspecte un car avec un collègue: "On est restés une bonne dizaine de minutes dans son car".
Dans l'après-midi, son confrère est testé positif au Covid-19. Mais ça Jean l'apprend "de manière tout à fait informelle", à l'occasion "d'une simple discussion entre collègues".
Résultat : sur ordre de son médecin il rentre chez lui. "De là s'en est suivi une rafale d'au moins une quinzaine de coups de fil de toute ma hiérarchie pour me mettre la pression me disant qu'il fallait que je continue de travailler".
"On s'assied allègrement sur la santé des travailleurs et des travailleuses"
Et c'est ce qu'il fait deux jours durant, avant de pouvoir enfin se mettre à l'isolement, il en veut à sa hiérarchie: "C'est tout simplement de l'inconscience. J'aurai pu refiler cette cochonnerie à toutes les personnes que j'ai transportées ou côtoyées".
Ces situations s'enchaînent pourtant depuis le début de l'épidémie et n'ont rien d'exceptionnel regrette Benjamin Amar, membre du bureau national de la CGT:
"Cela n'est pas l'exception qui confirme la règle. C'est la règle, en tout cas une règle très largement partagée. Dans tous les cas, on s'assied allègrement sur la santé des travailleurs et des travailleuses".
Car la loi ordonne à l'employeur de placer un cas contact en arrêt de travail, si ce dernier ne peut pas télétravailler. Et selon l'Institut Pasteur, 15% des contaminations au Covid-19 dont la source est connue se font au travail.
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