Infertilité: le plan sera dévoilé dans les six mois au maximum, selon l'Elysée

ILLUSTRATION - Didier PALLAGES
Pour répondre à la hausse de l'infertilité - problème qu'il a qualifié de "tabou du siècle" - le président de la République a annoncé le 16 janvier qu'"un grand plan de lutte contre ce fléau" serait "engagé pour permettre (...) ce réarmement démographique".
Après cette annonce, qui "lève un double tabou" sur un phénomène intime et concernant autant les femmes que les hommes, "le grand plan de lutte contre l'infertilité va devoir être travaillé par le gouvernement rapidement", a précisé l'Élysée lundi à des journalistes, affirmant que "la sortie du plan sera dans les six mois maximum".
Des rendez-vous de prévention accessibles
Sur le contenu, "plusieurs pistes sont déjà envisagées", en s'appuyant sur le rapport sur l'infertilité remis au gouvernement en février 2022 et copiloté par le Pr Samir Hamamah, chef de service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier, et par Salomé Berlioux, fondatrice de l'association Chemins d'avenirs.
L'Élysée dit souhaiter "un effet signal" et "une prise de conscience un peu généralisée" du phénomène d'infertilité, et souligne qu'il ne s'agit "pas d'une injonction à faire des enfants" mais d'une volonté d'"accompagnement de personnes ayant un désir d'enfant".
L'une des pistes: s'appuyer sur les nouveaux rendez-vous de prévention accessibles aux âges-clefs, en l'occurrence lors du rendez-vous à 25 ans, où "les médecins proposeront la réalisation d'un examen gynécologique ou d'un spermogramme, entièrement remboursés par la Sécurité sociale", selon la même source.
Avec ces consultations, possibles "dès 2024", remboursées par la Sécurité sociale mais "pas obligatoires", l'objectif est de "toucher le plus de personnes possible" dans la classe d'âge de 25 ans.
Cela ne se substitue pas à d'autres démarches des individus ou des couples sur la fertilité, a-t-on précisé.
Mieux accompagner les personnes en parcours PMA
Le futur plan sur l'infertilité comportera aussi un "volet, important à creuser, sur les perturbateurs endoctriniens, qui font partie des éléments expliquant la hausse de l'infertilité", selon l'Élysée.
Dans les autres réflexions: l'accompagnement des personnes en parcours PMA, qui peut affecter lourdement la vie au travail. Quelque 3,3 millions de Français seraient directement affectés par l'infertilité, selon le rapport de 2022.
Environ un couple sur quatre en désir d'enfants en France ne parvient pas à obtenir une grossesse après 12 mois ou plus d'essais, délai correspondant à la définition de l'infertilité par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).