RMC
Santé

Inflation, manque de moyens... De plus en plus de Français prêts à différer leurs soins de santé

placeholder video
Selon une étude Ipsos pour le Secours populaire, près d'un Français sur deux a des difficultés pour payer ses frais d'actes médicaux. Et certains n'hésitent pas à différer ces soins, faute de moyens. Une pratique potentiellement risquée.

Soins dentaires, opticiens... Près d'un Français sur deux a des difficultés pour payer les actes médicaux les moins bien remboursés par la sécurité sociale. C'est ce qui ressort d'une étude Ipsos pour le Secours populaire que RMC vous dévoile ce mercredi.

Une étude qui révèle aussi qu'un quart des personnes interrogées ont du mal à payer une mutuelle de santé. Une part qui monte à une personne sur deux pour les revenus les plus modestes.

Christiane est retraitée et avec son mari, ils gagnent 3.000 euros par mois. En dépensant 150 euros dans une mutuelle, elle vient tout juste de rembourser ses prothèses dentaires. Sauf que, “je devrais faire un IRM mais dans les centres, il y a des dépassements d’honoraires” , déplore-t-elle.

Des dépassements qui peuvent aller au-delà des 100 euros que sa mutuelle ne prend pas en charge.

“Ça va faire cinq mois que j’attends. Quand j’aurai vraiment mal, j’irai… Mais peut-être que ça aura dégradé autre chose entre temps, c’est ça le problème”, indique-t-elle.

Des risques de dégrader sa santé

Retarder les actes médicaux quitte à dégrader sa santé, c'est un risque que Monique prend elle aussi. Cette retraitée gagne 1.500 euros par mois. Et ça fait des mois qu’elle doit faire une deuxième biopsie.

“Je l’ai reportée, parce que c’est vrai qu’on ne peut pas tout faire. La dernière fois que j’en ai fait une, ça m’a coûté en plus du médecin 187 euros. Là, j’ai rendez-vous pour le 3 octobre, mais je ne vais pas la faire”, confie-t-elle.

Et pourtant, ce n’était pas dans les habitudes de cette retraitée de jouer avec sa santé. “C’est quelque chose que je ne faisais pas, d’abord parce que j’étais assez rigoureuse sur le plan de la santé”, explique-t-elle. Mais pour Monique comme pour beaucoup de Français, la baisse du pouvoir d'achat est passée par là.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours