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Santé

L'Insee constate une nette surmortalité en 2022 que le Covid ne suffit pas à expliquer

L'Insee a constaté une nette surmortalité en 2022 (photo d'illustration).

L'Insee a constaté une nette surmortalité en 2022 (photo d'illustration). - Thomas Samson AFP

675.000 personnes sont mortes en 2022 en France, soit 53.800 décès de plus que ce qui était prévisible. Le Covid seul ne suffit pas à expliquer cette surmortalité: l'Insee évoque les deux épidémies de grippe et les fortes chaleurs pendant l'été 2022.

L'Insee a constaté la persistance d'une nette surmortalité en France en 2022 par rapport à une année "normale" (hors épidémie ou événement inhabituel), que le Covid ne suffit pas à expliquer, selon les chiffres publiés mardi par l'Institut de la statistique.

Pour l'Insee, 675.000 personnes sont mortes en France en 2022, soit 53.800 décès de plus que ce qui était prévisible, compte tenu de l'âge de la population et des tendances enregistrées sur les 10 ou 15 ans précédentes.

L'écart à la prévision (+8,7%) est supérieur à celui constaté en 2021 (+6,9%) et en 2020 (+7,8%) - l'année où l'épidémie de Covid avait explosé.

Deux épidémies de grippe et fortes chaleurs

Pourtant le Covid 19 a nettement moins tué en 2022, avec 38.300 morts contre 59.100 en 2021, selon les chiffres de Santé Publique France.

"Les décès dus à d'autres causes que le Covid-19 ont donc augmenté", indique l'Insee, qui mentionne "les deux épidémies de grippe" en mars-avril et en décembre 2022, et aussi les fortes chaleurs pendant l'été 2022.

"Enfin, l'épidémie de Covid 19 a pu entraîner depuis 2020 une hausse des décès en raison d'effets indirects, comme des reports d'opérations ou des baisses de dépistage d'autres maladies", indique l'Insee.

Frein sur les gains d'espérance de vie?

La population française est peut-être aussi confrontée à une évolution plus structurelle, avec un coup de frein sur les gains d'espérance de vie qui étaient observés chaque année, explique l'Insee.

"Il peut y avoir aussi une interruption ou une pause" dans la tendance à la baisse de la mortalité "mais sans qu'il soit encore possible de l'identifier", indique l'institut.

AB avec AFP