RMC

L'obligation d'indiquer la provenance de la viande va disparaître sur certains produits industriels

Les associations craignent de ne pas avoir les espaces de stockage suffisants pour conserver les plats préparés.

Les associations craignent de ne pas avoir les espaces de stockage suffisants pour conserver les plats préparés. - -

D'ici quelques semaines, la mention de l'origine de la viande sur les plats préparés, instaurée depuis l'affaire de la viande de cheval, va disparaître. Une décision dénoncée par les associations de consommateurs.

Une fin dans l'indifférence générale. Expérimentée depuis 2017 et le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes au bœuf Findus, l'obligation de l'étiquetage de la provenance de la viande est levée depuis le 31 décembre dernier.

Le temps d'écouler les derniers stocks, la provenance pourra dans les prochaines semaines disparaître de nos emballages de nombreux plats préparés: cordons bleus, sandwichs, conseves, pizzas, etc. Un nouveau coup porté à la transparance et à la confiance du consommateur, dans une période de scandales alimentaires à répétition.

"Un non-sens"

Autorisée par Bruxelles, cette expérimentation fait les frais d'"une réglementation européenne défavorable" selon les associations de consommateurs qui sont vent debout contre cette non-réautorisation. "Le fait de rajouter de l'huile pour faire un carpaccio, par exemple, exonère l'industriel de cette obligation d'indiquer la provenance de la viande. C'est un non-sens pour nous", regrette sur France 2 le président de l'association UFC-Que Choisir Saône-et-Loire, Gilles Castaing.

Certains éleveurs sont aussi contre cette décision. Si la viande made in France est omniprésente dans les rayons boucheries, où l'étiquetage est obligatoire, c'est beaucoup moins le cas dans les produits transformés. Il existe donc un risque de voir les importations de viande augmenter, pour des produits étrangers, n'ayant pas les même normes sanitaires et n'étant pas étiquetés comme tel.

"À partir du moment où aucune information ne doit être donnée au consommateur, les industriels seront tentés d'aller chercher la viande là où elle est moins chère, donc pas en France", explique Anne Richard, la directrice de l'interprofession de la filière porcine au journal l'Express.

Une expérimentation juridiquement fragile

L'autre raison de cette fin d'expérimentation, c'est qu'elle est juridiquement trop fragile. Le même dispositif s'appliquant aux produits laitiers a été cassé par la justice, après une action du groupe Lactalis. La décision ne concernait pas la viande, mais a convaincu le gouvernement de ne pas prolonger pour la troisième fois cette expérimentation.

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC