Le coronavirus échappé d'un laboratoire? Karine Lacombe, infectiologue, donne son point de vue sur RMC

Comment tout cela est-il parti? Flambée des contaminations, hausse des décès: la France attend de savoir cette semaine si elle aura besoin de mesures complémentaires pour faire face à l'épidémie de Covid-19 ou si le confinement commence à porter ses fruits.
Près d'un an après cette première information partie de Chine présentée par l'Agence France Presse comme une "Mystérieuse pneumonie en Chine" le 5 janvier 2020, l'origine du Covid-19 reste pour le moins inconnue. Longtemps montré du doigt, le pangolin a, depuis, été innocenté. La chauve-souris, elle, reste en sursis. Mais reste une piste qui excite nombre de complotistes: et si tout était parti du fameux laboratoire P4 de Wuhan, laboratoire de haute sécurité?
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Une question, pas si folle, sur laquelle se sont penchés les experts d'une mission internationale chargée par l'Organisation mondiale de la santé de déterminer le point de départ de l'épidémie. Les experts ont ainsi interrogés des scientifiques chinois, le 30 octobre dernier, en attendant de pouvoir se rendre sur place, un jour. Une enquête qui a relancé, ces derniers jours, la piste d'une "manipulation" humaine à un moment de cette épidémie.
Invitée de Jean-Jacques Bourdin, lundi matin, sur RMC, Karine Lacombe, infectiologue et cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine, a donné son avis sur cette question.
Si elle dit ne "pas du tout croire" en l’hypothèse d’un virus échappé d’un laboratoire, elle estime qu'"il y a eu des fautes humaines".
"Les caractéristiques du virus, ce qui le constitue, en fait un virus qui provient de l’animal. C’est une zoonose, un agent infectieux qui provient de l’animal et qui a muté pour pouvoir infecter les cellules humaines. On ne trouve pas de trace artificielle dans le génome, que l’on connait bien maintenant. On ne trouve pas de trace artificielle ou construite par l’homme dans le génome. Donc non je n’y crois pas" explique-t-elle.
Avant de préciser: "Après qu’il y ait eu des erreurs en Chine, au tout début de l’épidémie, on en parle un peu. Que la gestion initiale de ce virus ait posé problème en Chine et que ça ait entrainé la pandémie actuelle: ça oui. Il y a eu manifestement des fautes humaines, à l’origine de l’émergence et lors de la dissémination du virus" conclut-elle, estimant que, malgré les vaccins en cours d'élaboration, les scientifiques ne sont "pas sûrs d'avoir un traitement spécifique contre la COVID-19 un jour", à l'image du vaccin contre la grippe.