Légalisation contrôlée du cannabis: "Cela permettrait l'accès à des produits dont on connaît le contenu"

Ils ont lancé "L’appel de Marseille", ce dimanche, dans le JDD. 150 personnalités marseillaises dont des politiques, des scientifiques, des travailleurs sociaux, des artistes, d’anciens magistrats, des policiers demandent aujourd’hui une légalisation du cannabis.
Pour eux, il s’agit ainsi de mettre fin aux trafics qui ont provoqué 34 homicides par balles en 2016 dans leur ville (dont 27 règlements de compte reconnus par le parquet) en assurant avec l’État la production et la revente de cannabis.
Des signataires qui estiment aussi que ce qu’ils appellent "la prohibition" est un échec face à un nombre de consommateurs toujours plus important (17 millions de personnes auraient déjà consommé du cannabis en France, selon l'OFDT). Ils demandent notamment la réorientation des fonds de la répression vers la prévention.
Elle est pour > Béatrice Stamboul, psychiatre à Marseille, présidente d’une association de prévention des drogues, signataire de l’appel:
"Actuellement, les personnes qui consomment du cannabis consomment des produits frelatés coupés avec des cochonneries, des huiles minérales, du plastique et j'en passe, des produits qui peuvent induire des dommages plus importants que le produit lui-même d'où l'intérêt d'avoir une légalisation qui permettrait l'accès à des produits dont on connaît le contenu. Un produit qui serait contrôlé par l'état dont on connaîtrait la composition totale".
Elle est contre > Samia Ghali, sénatrice-maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille:
"Le cannabis d'aujourd'hui est encore plus dur que le cannabis d'hier. La weed qui est une forme de cannabis est très forte et c'est celle qui est utilisée aujourd'hui. On a des cannabis extrêmement puissants qui sont très nocifs pour la santé et on ne peut pas faire comme si ce n'était pas vrai, comme si on disait qu'il y a des vols de voitures et qu'on n'y peut rien et qu'il y aura toujours des voleurs de voitures, donc on légalise".