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"Les hausses fortes ont le plus d'impact": nouvelle augmentation des prix du tabac ce 1er janvier

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Parmi les changements en ce 1er janvier 2025, il y a cette nouvelle hausse des prix du tabac. Plus 50 centimes en moyenne. Certains paquets de cigarettes passent désormais la barre des 12,50 euros et ça atteint même les 13 euros pour les Marlboro. Avec toujours le même objectif: faire reculer le tabagisme en France.

Au rayon des changements en ce 1er janvier, le prix des cigarettes va augmenter de 50 centimes en moyenne début 2025. Le paquet de Marlboro passe par exemple à 13 euros. Mais cette nouvelle hausse des prix suffira-t-elle pour dissuader les fumeurs? Pour Docteur Frédéric Le Guillou, pneumologue, président de l’association Santé Respiratoire France, invité ce mercredi sur RMC, c’est une stratégie qui s’avère payante.

“Les hausses du tarif du prix du tabac font partie de la stratégie pour diminuer la consommation. Une hausse forte permet de diminuer fortement l'adhésion des jeunes au tabagisme et favoriser ceux qui fument vers un sevrage”, indique-t-il.
L'invité de Charles Matin : Les prix du tabac augmentent à partir d'aujourd'hui - 01/01
L'invité de Charles Matin : Les prix du tabac augmentent à partir d'aujourd'hui - 01/01
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Une perte d'espérance de vie

Dans le même temps, une étude britannique nous apprend que fumer une cigarette représente environ 20 minutes d’espérance de vie en moins. 22 minutes en moins pour les femmes, 17 pour les hommes. Donc, selon cette étude, si vous fumez 10 cigarettes par jour, et qu’en ce 1er janvier 2025, vous arrêtez, alors dans une semaine seulement, vous aurez évité de perdre un jour entier d’espérance de vie. Un an d’arrêt, et c’est cinquante jours de gagnés.

Cette étude a été menée à partir des données de deux instituts qui travaillent depuis des dizaines d’années sur la mortalité liée au tabagisme en Angleterre. En moyenne, selon les chercheurs, les fumeurs qui n’arrêtent jamais perdent une décennie de vie. Et ce ne sont pas leurs dernières années qui sont impactées, celles où surviennent généralement maladies chroniques et handicaps.

Le tabagisme empiète plutôt sur les années de vie en bonne santé. Autrement dit “un fumeur de 60 ans aura généralement le profil d'un non-fumeur de 70 ans”. L’étude souligne tout de même que les effets de la cigarette peuvent être réversibles à condition d’un arrêt complet du tabac.

Une nocivité toujours sous-estimée

Pour Caroline qui boit un café en terrasse, cigarette la main, pas question d’arrêter. “Déjà je me suis remise au sport donc la cigarette ce sera peut-être pour 2026”, ironise-t-elle.

Pour Jean-Christophe, après 6 ans de tabagisme, l’arrêt ce sera bien cette année.

"Je me rends compte que c’est stupide. En plus moi j’ai mon frère qui est mort d’un cancer des poumons c’était un gros fumeur”, confie-t-il.

Jo et sa compagne pensent à arrêter depuis longtemps. Mais ce n’est pas cette étude qui le fera passer le pas. “Je ne veux pas trop me baser là-dessus mais j’ai conscience que c’est mauvais pour ma santé”, pointe-t-il.

En 2025, les fumeurs sous-estiment toujours la nocivité du tabac, selon Juliette Hazart, médecin addictologue.

“C’est la substance qui tue le plus devant l’alcool, devant l’héroïne, devant le cannabis. Ca coûte en moyenne 75.000 décès qu’on aurait pu éviter par an”, indique-t-elle.

Elle souligne qu’il reste possible retrouver les années d’espérance de vie perdues en arrêtant définitivement le tabac.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours