Pass vaccinal: un député de Saint-Pierre-et-Miquelon agressé devant chez lui

Les violences contre les élus ont explosé. Plus 47 % en un an selon un bilan du ministère de l'Intérieur que s'est procuré Le Figaro. La dernière agression remonte à dimanche soir. À Saint-Pierre-et-Miquelon, en marge d'une manifestation anti pass vaccinal, c'est le député La République en marche, Stéphane Claireaux qui a été pris pour cible.
Sur des images, on y voit le député sur le perron de sa maison tenter de discuter avec des dizaines de manifestants anti pass. Et puis très vite sur la vidéo, les manifestants lui lancent des projectiles, qui ressemblent à de la terre et des pierres. Le député est touché au visage.
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Plusieurs membres du gouvernement ont réagi cette nuit, notamment Annick Girardin, la ministre de la Mer, Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, et Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui a lui-même chargé le préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon d'assurer la protection du député.
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand dénonce une agression intolérable. Ça commence à faire beaucoup d'agressions de députés ces dernières semaines. Au total, plus d'une dizaine, principalement des députés de la majorité qui ont approuvé le projet de loi instaurant le pass vaccinal en discussion cette semaine au Sénat.
Coups de cutter
Autre agression toujours en lien avec la vaccination et le Covid, à Munster dans le Haut-Rhin. L'un des responsables du centre de vaccination a été violemment agressé vendredi. Alors qu'il fermait le centre en fin de journée, il a été pris à partie et agressé par trois hommes. Une enquête de flagrance pour "violences en réunion avec arme et avec préméditation" a été ouverte.
“Il y a de la consternation. Il y a probablement eu de la préméditation. On n’agresse pas quelqu’un comme ça par hasard. Je sais qu’il était particulièrement choqué”, indique Denise Buhl, élue locale.
Des coups de cutter et une piqûre de seringue. La victime s'en sort légèrement blessée, visiblement protégée par ses vêtements d'hiver. Mais les trois agresseurs sont en fuite, de quoi révulser Jean-Luc, bénévole du centre de vaccination.
“Il y a de l’écœurement et de la colère. On espère qu’ils seront retrouvés et qu’ils seront punis”, affirme-t-il.
Et pour soutenir son collègue, il restera fidèle au poste. Non sans crainte. “Si je n’y vais pas, ça veut dire que je leur donne raison. Je suis solidaire et je serai présent. Ce qui m’inquiète, c’est qu’ils ont attendu la nuit, qu’ils savaient qu’il serait le dernier à partir”, détaille-t-il.
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Les bénévoles ainsi que la direction ont tranché. Le centre rouvrira comme prévu ce lundi matin, à l'horaire habituel précise Denise Buhl, vice-présidente de la communauté de communes de la vallée de Munster.
“Cette agression a généré une peur. Il y a un dispositif qui va être renforcé avec plus de gendarmes qui vont circuler autour de ce centre. Ce genre d’acte, c’est un petit peu la porte ouverte à tout. On va agresser son prochain parce qu’il n’a pas les autres idées que nous. Le respect doit exister quand même chez les uns et chez les autres. Et c’est justement ce qui n’existe plus”, appuie-t-elle.
A Munster, une centaine de bénévoles travaillent pour vacciner les patients. Une mobilisation que cette élue ne souhaite pas perdre.