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Pollueur-payeur: les cigarettiers vont devoir payer une contribution pour les mégots jetés par terre

DUPIN QUOTIDIEN - Les mégots qui traînent par terre, dans les rues, sur les plages, dans les parcs… Les collectivités font au mieux pour les collecter, mais désormais les fabricants de cigarette vont aussi être mis à contribution.

Pollueur-Payeur. Ce principe oriente la loi pour l’économie circulaire, la loi Poirson, adoptée il y a an. L’arrêté précisant les modalités de cette loi vient d’être publié au journal officiel, et on y découvre que les fabricants de cigarette doivent payer dès cette année une contribution financière à un éco-organisme, une entreprise missionnée par l’Etat.

En clair les cigarettiers comme Seita, Philip Morris, ou British American Tobacco par exemple vont financier la collecte et le recyclage notamment de ces mégots polluants.

Car 12% des cigarettes fumées en France sont jetées par terre, dans la rue ou la nature, soit 7,7 milliards de mégots par an, selon l’étude Opinion pour Mission Mégots de juillet 2020.

A quoi va servir précisément cette entreprise financée par les fabricants de cigarettes ?

Premier objectif : réduire le nombre de mégots abandonnés par les fumeurs, -40 % en 6 ans, un objectif ambitieux avec des étapes intermédiaires, -20 % d’abord en 3 ans, puis -35 % en 5 ans.

Concrètement, cela implique de multiplier des dispositifs de collecte, dans les gares par exemple, de distribuer des cendriers de poche gratuitement aux buralistes, ou encore d’organiser des campagnes de sensibilisation aux conséquences de ces mégots sur l’environnement ! Car il faut en moyenne 12 ans pour qu’ils se dégradent dans la nature.

Et la deuxième grande obligation est financière, cette entreprise participera au cout de ramassage des mégots abandonnés par les collectivités locales. Cette contribution sera indexée à un barème établi, en fonction du nombre d’habitants de la commune, par exemple, pour les villes de plus de 50.000 habitants, ce sera 2 euros par an et par habitant. Concrètement, cela représente plus d’un million d’euros pour Toulouse ou 30.000 euros pour Soissons.

Mais l’objectif derrière est aussi de verdir, aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, ces mégots. C’est le dernier volet, cette entreprise devra soutenir les projets de recherche et de développement qui travaillent par exemple sur des solutions innovantes de collecte, ou encore de recyclage des mégots en matériaux, qui évidemment ne présenteront pas de risque pour la santé et l’environnement. Cela peut passer par des filtres éco-conçus avec notamment moins de plastique, donc moins nocifs pour la nature.

Caroline Philippe (avec J.A.)