Qu'est-ce que le Bamlanivimab, un traitement monoclonal qui redonne de l'espoir aux patients du Covid-19 atteint de lourdes pathologies?

100.000 doses auraient été acquises par la France. Des doses produites dans le laboratoire américain Eli Lilly à Fegersheim dans le Bas-Rhin.

C'est l'un des traitements expérimentaux dont le président américain Trump avait bénéficié en octobre dernier. Le traitement par anticorps monoclonal anti-Covid est désormais disponible en France. Après une autorisation donnée par l'Agence de sécurité du médicament. Une "autorisation temporaire d'utilisation" (ATU) néanmoins, ouverte exclusivement aux adultes non hospitalisés à risque élevé de formes graves du covid. Il ne peut donc être prescrit que par un médecin hospitalier, et administré par voie intraveineuse à l'hôpital.

Pour être efficace, le Bamlanivimab doit être administré dans les cinq premiers jours ou se manifestent les symptômes, explique Hervé Watier, professeur d'immunologie à la faculté de Tours.

"Cet anticorps reconnaît le virus et donc il l’empêche d’entrer dans nos cellules. Il faut l’administrer tôt avant que le virus n’ait eu trop le temps de se propager”, indique-t-il.

Le médicament est efficace uniquement contre le virus classique et son variant anglais. "Un anticorps monoclonal, il y a toujours le risque qu’il ne reconnaisse pas un variant. Celui-là, il ne reconnaît pas le variant sud-africain ni le brésilien. Mais c’est un réel progrès quand même”, assure-t-il.

Réservé au plus de 80 ans

Un traitement réservé exclusivement au plus de 80 ans et à ceux qui souffrent de pathologies graves comme l'insuffisance rénale. Pour Yvanie Caillée, fondatrice d'une association de patients atteint de maladie rénale, le traitement redonne de l'espoir.

“Les patients qui sont membres de notre association payent un lourd tribut depuis le début de la pandémie. Jusque-là, ces patients n’avaient que la vaccination en ligne de mire. La perspective de pouvoir accéder à ce médicament est rassurante”, appuie-t-elle.

Des nouveaux anticorps, efficaces contre les autres variants, devraient voir le jour dans les prochaines semaines.

Alexandra Sirgant avec Guillaume Descours