"Radical", "autorité présidentielle", "Monsieur je-sais-tout": comment les autres pays du monde jugent notre pass sanitaire "à la française"?
Le 12 juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé un système qui est un des plus contraignant en Europe, et même au-delà. Disons-le tout de suite: la France est de tous les pays démocratiques celui qui impose le plus de contraintes à ceux qui ne sont pas vaccinés. Un choix scruté à la loupe par nos voisins.
Un mois et demi plus tard, la presse étrangère constate que les résultats sont là. 11 millions de Français se sont fait vacciner pendant l’été et, la France qui était en retard, est désormais en avance.
Les Français sont désormais plus vaccinés que les Anglais, plus que les Israéliens et les Américains, les trois pays qui avaient démarré très fort leur campagne de vaccination au début de cette année. La France est aussi en avance sur l'Allemagne ou l'Italie.
On peut penser ce qu’on veut de ce pass sanitaire, le trouver attentatoire à nos libertés comme l’a redit par exemple Jean-Luc Mélenchon dimanche, mais on peut difficilement contester les résultats. Il est fait pour encourager les Français à se faire vacciner et ça marche.
De fait, les Français sont désormais presque 72% à avoir reçu au moins une dose.
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Plusieurs journaux étrangers remarquent que la France a décidément un régime "très présidentiel"
Et c'est Courrier international qui a relevé ces commentaires intéressants. Le grand quotidien allemand Die Welt écrit: "En France, il suffit d’une démonstration d’autorité présidentielle pour redresser la barre."
Le magazine américain Fortune estime que l’on reproche à Emmanuel Macron d'être un arrogant "Monsieur je-sais-tout" qui a une fois de plus édicté des règles radicales et non-négociables. Mais les résultats sont là et le succès est “retentissant” estime Fortune qui suggère aux autorités américaines... de s'inspirer des méthodes françaises.
Bien sûr, tous les grands journaux européens ont aussi souligné que ce pass sanitaire a fait descendre dans la rue des dizaines de milliers de personnes cet été et que la société française est “déchirée” comme l'écrit le Times de Londres.
Le pass sanitaire français est-il vraiment “radical” comme l’écrivent ces journaux?
Oui dans toute l’Europe, les non-vaccinés subissent moins de contraintes que chez nous. En Allemagne, sur les 23 lander, un seul, le land de Hambourg, a depuis peu un système qui ressemble au pass français. En Irlande, au Danemark, en Grèce, au Danemark, il y a beaucoup moins de lieux soumis à l’obligation du pass. Pas les terrasses des cafés par exemple, ou bien pas les centres commerciaux.
En Grande-Bretagne, c’est assez frappant. Il n’y a actuellement aucun lieu qui soit soumis à une obligation de vaccin ou de tests. Ni les pubs, ni les restaurants, ni les théâtres. Même si à partir du 1er septembre, un certificat de vaccination ou un test négatif sera exigé pour entrer dans les stades de foot.
Seule, l'Italie a un système qui ressemble au pass Français
C’est l’autre pays où il est de plus en plus difficile de ne pas se vacciner. L’Italie a un "Green pass" qui ressemble au nôtre et qui s’applique depuis le 6 août. L’obligation de se faire vacciner pour les soignants est intervenue bien avant chez nous, dès le mois d'avril.
A la rentrée, surtout les enseignants devront aussi être vaccinés de même que les étudiants. Et le gouvernement envisage très sérieusement une obligation vaccinale pour tous les salariés. Avec comme objectif affiché d’avoir 80% des Italiens de plus de 12 ans, vaccinés fin septembre.
D’autres pays ont-ils pris des mesures encore plus strictes que la France et l'Italie ?
Oui, il y en a, mais... ce ne sont pas des démocraties. Deux dictatures d'Asie centrale ont décrété la vaccination obligatoire pour tous: le Tadjikistan et le Turkménistan, qui est un régime ultra-autoritaire avec un président tout puissant et délirant.
L'Arabie Saoudite, qui n’est pas le royaume des libertés, oblige tous les salariés du public et du privé a être vaccinés ou bien à perdre leur emploi.
En Chine, certaines provinces interdisent l'accès à l’école aux collégiens non-vaccinés. Mais la palme de la décision la plus imaginative revient à une province du Pakistan qui veut couper le téléphone aux non-vaccinés.