Santé: des députés demandent l'ouverture d'une commission d'enquête sur l'état des urgences

Six députés et une cinquantaine d'organisations demandent à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet une commission d’enquête pour “faire la lumière sur les pertes des chances aux urgences".
Une centaine de députés de gauche et Liot avaient déjà déposé, mi-septembre, une proposition de résolution pour la création d'une telle commission d'enquête, sans effet à ce jour. Six mois plus tard, ils demandent sa mise à l'ordre du jour de l'Assemblée "au vu du contexte". "Il ne se passe plus une semaine sans que la presse ne relaie des histoires de patients décédés aux urgences, écrivent-ils, faute de capacité de prise en charge adéquate".
Ils alertent notamment sur l'augmentation des décès qui auraient pu être évités, les morts dites "inattendues". Les patients dont le diagnostic s'est aggravé avec l'attente dans les couloirs des hôpitaux. “Il faut quantifier le phénomène et y apporter des réponses”, insiste Sébastien Peytavie, député écologiste de Dordogne, signataire de la lettre.
“A chaque fois, aujourd'hui, que l’on va aux urgences, on se demande combien de temps, on va y rester. Il y a une réelle inquiétude et le simple fait de laisser cette angoisse et cette inquiétude quand on rentre dans un lieu de soins, c'est quelque chose qui n'est pas tolérable”, pointe-t-il.
Un manque de moyens criant
Les soignants alertent depuis des années. Mais le député souligne un manque de moyens.
“Quand on voit le vote du budget de l’hôpital, il manque des milliards, ne serait-ce que pour répondre à l'inflation et à l'augmentation des tarifs de nuit. Donc comment vous voulez, en plus, mettre des moyens supplémentaires, humains, pour répondre à la crise ?”, dénonce-t-il.
À l’hôpital, “il y a aussi un énorme manque d’empathie", martèle Corinne, la mère du jeune Lucas décédé aux urgences de Hyères, en septembre. Depuis, des dizaines de familles l'ont contactée. “Les solutions seront politiques” dit-elle.