Symptômes, transmission, conséquences, vaccination... Qu'est-ce que le papillomavirus?

Les HPV sont responsables de 2.900 cancers du col de l'utérus provoquant plus de 1.000 décès par an (illustration). - -
À quatre jours de la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain (HPV), le président de la République a annoncé qu'une campagne de vaccination "généralisée" dans les collèges pour les élèves de 5e allait être mise en place. Objectif: éradiquer le papillomavirus, responsable de milliers de cancers chaque année.
- Qu'est-ce que le papillomavirus?
"HPV est l’abréviation de Human papillomavirus (papillomavirus humains), il s’agit d’une famille de virus communs", explique la Haute autorité de santé (HAS) sur son site internet. Chacun peut être exposé à une infection à HPV quelle que soit son genre ou son orientation sexuelle.
- Quels sont les symptômes?
Très souvent, le papillomavirus humain ne se ressent pas, c'est-à-dire que l’infection est asymptomatique. "Dans environ 90 % des cas, le virus HPV aura disparu dans les 2 ans", précise la HAS. Elle ajoute que "certains types de HPV (6 et 11) peuvent causer des condylomes, petites verrues au niveau des organes génitaux. Ces types de HPV ne sont pas cause de cancers".
- Comment se transmet le HPV?
Le HPV se transmet majoritairement lors de relations sexuelles, avec ou sans pénétration, par contact des muqueuses ou de la peau. "Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente", souligne la Haute autorité de santé.
"Les préservatifs protègent imparfaitement contre l’infection à HPV, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales. En dehors de la vaccination, il n’existe pas d’autre mode de protection contre le HPV", ajoute la HAS.
- Quel est le lien avec les cancers?
Si dans une grande partie des cas le virus s'élimine naturellement, certaines infections durent plus longtemps. "Lorsqu'une infection est due à des papillomavirus à haut risque cancérigène (notamment les HPV 16 et 18) elle peut être à l’origine de lésions précancéreuses qui soit régressent spontanément, soit évoluent en cancer en plusieurs années", peut-on lire sur le site Papillomavirus.fr.
Les HPV sont responsables de 2.900 cancers du col de l'utérus provoquant plus de 1.000 décès par an, 1.500 cancers de la sphère ORL, 1.500 cancers de l'anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.
"Quasiment tous les cancers du col de l’utérus résultent d’une infection par un HPV", explique Santé publique France.
- Combien de Français sont vaccinés et pourquoi se vacciner jeune?
La vaccination protège mieux lorsqu’elle est faite avant les premiers rapports sexuels et donc avant d’avoir été exposé au virus HPV.
Fin 2021, 45,8% des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, et seulement 6% des garçons du même âge, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80% d'ici sept ans. En Australie la vaccination systématique des adolescentes et des adolescents a pratiquement permis d'éradiquer en 10 ans le cancer du col de l'utérus.
La vaccination est aujourd'hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans, car c'est à ce moment-là qu'elle est le plus efficace. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu'à l'âge de 19 ans et reste possible jusqu'à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.