Un Français sur quatre boit trop d'alcool: à partir de quand dépasse-t-on les limites?
Un bon verre à l'apéro pour accompagner parfois une bonne viande ou un dessert, l'alcool en France c'est avant tout une question de culture:
"J'aime bien boire une petite coupe de champagne de temps en temps, une bonne mauresque quand je veux un apéritif bien frais et puis j'aime bien le rosé", assure Didier, un Parisien.
Or culture et santé ne font pas bon ménage: les Français sont nombreux à boire avec excès. Selon une étude Santé Publique France dévoilée ce mardi, un quart des Français boit trop.
Plus de deux verres dans une journée par exemple, ou sans jour sans alcool sur une semaine: "Dernièrement j'étais en vacances et j'ai eu du mal à respecter ces seuils-là", confesse un passant. "Quand on est étudiant, on ne boit pas tous les jours mais quand on boit, on a tendance à boire plus", croit savoir une étudiante.
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Les hommes au chômage et les femmes avec un niveau élevé d'étude particulièrement concernés
Et le tout sans forcément avoir conscience d'être dans l'excès. Pourtant les repères sont précis: on dépasse les limites avec plus de deux verres par jour, voire plus de dix verres sur la semaine, ou moins de deux jours consécutifs sans alcool sur la semaine.
Ne pas être conscient de son addiction, c'est l'un des risques principaux évoqués par le psychiatre addictologue Dan Velea.
"La tendance de l'être humain au déni face à des problèmes, c'est quelque chose de très classique. Automatiquement les gens vont dire, 'je gère, j'arrête quand je veux'. Le fait de proposer des indicateurs statistiques, ça peut aider à lever l'ambiguïté".
Pour ce médecin, la meilleure manière de se soigner c'est d'abord ne pas avoir honte et accepter d'être accompagné dans ce chemin parfois difficile.
En 2020 déjà, 23,7% de la population âgée de 18 à 75 ans dépassait les repères de consommation d’alcool. Ces consommations à risque étaient davantage le fait des hommes (33,5% d’entre eux) que des femmes (14,9%).
Toutes choses égales par ailleurs, les femmes ayant un diplôme élevé, les hommes au chômage et les personnes, hommes et femmes, ayant des revenus élevés avaient une probabilité plus grande de dépasser les repères.
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Invité de "Estelle Midi" sur RMC, le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d'addictologie estime qu'il s'agit spécifiquement d'un mal français.
"C'est la drogue la plus consommée en France en étant légale. Nous avons un gros problème avec l'alcool" a-t-il dénoncé sur RMC, taclant le poids des lobbies dans les administrations.