Au chômage, il doit payer 23.000 euros pour l’Ehpad de sa grand-mère à cause d'une erreur administrative

Bruno est le dernier soutien de sa grand-mère Mireille, 97 ans. Elle vit dans un Ehpad à Conflans-Saint-Honorine, dans les Yvelines depuis sept ans. Bruno habite juste à côté, il lui rend visite au moins deux fois par semaine.
Mais une chambre dans un EHPAD, ça coûte cher, près de 2.500 euros par mois pour Mireille: toute sa retraite y passe, mais ça ne suffit pas. Heureusement, la grand-mère bénéficie de l’Allocation personnalisée d’autonomie, l'APA. Ce qui représente 500 euros par mois dans le cas de Mireille. Cela couvre une partie des frais, mais pas la totalité. Son petit-fils complète le reste.
Une facture de 23.313 euros
En septembre, il reçoit une facture et tombe de sa chaise: 23.313 euros ! Le Trésor public réclame le remboursement de toutes les aides de sa grand-mère depuis 2019.
"Non, je ne peux pas sortir 23.313 euros. Je suis déjà obligé moi de renflouer un peu le compte de ma grand-mère tous les mois. Donc ce n'est pas elle qui peut payer les 23.000, et moi, je suis au chômage. Donc, je me retrouve complètement coincé avec cette histoire", explique Bruno.
Ces 23.313 euros correspondent ainsi à trois ans et demi d’Allocation personnalisée d’autonomie. Une aide dont il faut refaire la demande tous les trois ans. Mais ça, Bruno ne le savait pas: il n'a jamais reçu le courrier pour l'en informer.
"L'aide aurait dû s'arrêter, je m'en serais tout de suite rendu compte sur les factures, ça fait une différence de 500 euros. Or, jusqu'à aujourd'hui, les factures continuent à arriver avec l'aide indiquée dessus. Donc, je ne pouvais savoir qu'il y avait un problème sous-jacent."
Il avait jusqu'à la semaine dernière pour régler la dette, mais a obtenu un délai supplémentaire du Trésor public. Sursis jusqu'à avril, mais il doit quand même payer. Et Bruno ne compte pas lâcher l'affaire.
"On n'est pas en train de parler d'une aide que ma grand-mère aurait reçue indûment, à laquelle elle n'avait pas le droit. C'est une anomalie administrative, on n'a volé personne ! Ça m'empêche de dormir, excusez-moi."
Comment aider Bruno et Mireille ?
RMC a contacté tous les interlocuteurs du dossier pour comprendre qui est responsable. Le Trésor public et le département, qui verse l'APA, s'accorde sur une chose: le problème vient de l'EHPAD qui n'a pas pris en compte la fin de l'aide de Mireille, et c'est donc à lui de rectifier.
L'EHPAD reconnaît l'erreur, mais explique ne pas pouvoir faire peser cette somme sur les autres résidents. En clair, il ne compte pas absorber la dette. Une partie de ping-pong administratif, donc.
Tout était bloqué, mais suite à l’intervention de notre rédaction, le département accepte de réunir tout le monde autour de la table. Et surtout, il s'engage à accorder une rétroactivité partielle de l’aide à la famille.
Cela veut dire qu’une partie de la dette va pouvoir être effacée. Une décision exceptionnelle: normalement, c'est impossible. Mais impossible n'est pas RMC s’engage avec vous…