Ehpad: qu'est-ce que la "prestation unique universelle" que préconise un rapport pour les résidents

Un rapport remis mercredi dernier à Élisabeth Borne plaide pour une "prestation unique universelle" pour les résidents des Ehpad. C'est la députée du Puy-de-Dôme, Christine Pirès-Beaune, qui a remis ce rapport, sur demande de la Première ministre.
La députée socialiste préconise une réforme globale sur le système de financement qui existe actuellement. Pour le remplacer par une "allocation universelle et solidaire d'autonomie en établissement" (AUSAE), dégressive en fonction des revenus et du patrimoine des résidents. Une allocation financée en partie par les établissements privés et les familles des résidents, qui devraient s'acquitter d'une contribution auprès de l'Assurance-maladie, en fonction de leurs revenus.
"C'est tout un écosystème qu'il faut revoir. Il faut tout revoir. 76% des personnes n'ont pas de revenus mensuels suffisants pour payer les Ehpad, ce qui entraîne des conflits familiaux", expliquait-elle ce lundi matin sur RMC.
Payer pour ses parents s'ils n'ont pas les moyens de payer leur place en Ehpad, dans le principe, c'est obligatoire. Mais dans la pratique, cette loi n'est que très peu respectée explique Danny Forster, directeur d'Ehpad public.
“C’est nous qui sommes obligés parfois d’intenter une action en justice pour récupérer l’argent auprès des enfants”, assure-t-il.
Alors la députée veut instaurer une contribution obligatoire à l'entrée du résident en Ehpad. “Elle veut encadrer en disant que par exemple la petite sœur qui a plus les moyens paie davantage”, explique-t-il.
Les structures privées mises à contribution?
Mais tous les pensionnaires n'ont pas de famille. Ce serait donc les enfants des résidents les moins modestes qui payeraient pour eux. Une méthode que le directeur conteste. “Je pense qu’elles ont déjà pas mal de dépenses à faire pour leurs proches”, assure-t-il.
Ce rapport plaide aussi pour que les établissements privés soient mis à contribution. Une participation que Sabrina Deliry, co-fondatrice du Collectif Cercle des Proches Aidants en Ehpad, juge légitime.
“Ça fait des années que les groupes privés s’en mettent plein les poches. Donc qu’aujourd’hui les structures qui engrangent le plus d’argent puissent financer et aider des résidents qui sont dans la difficulté, ça se trouve ça génial”, assure-t-elle.
En France, trois-quarts des résidents de maison de retraite ont des revenus inférieurs au coût de leur séjour.