"Une démarche improvisée", "tout va trop vite"... Comment s'est organisée la fête clandestine au parc des Buttes-Chaumont à Paris?

C'est une scène qui semble tout droit venue du monde d'avant, d'un autre temps... Des enceintes, de la musique, et des dizaines de jeunes pour beaucoup sans masque, sans distanciation étaient réunis dimanche au parc des Buttes-Chaumont à Paris: "Ça remonte un peu le moral". Un rassemblement spontané vite stoppé par les agents municipaux:
"Ça fait deux ans qu'on est confinés, et qu'on a de moins en moins le temps de vivre en dehors du travail. Du coup je pense qu'en ce moment, la tension a tendance à monter et que les gens ont besoin de se libérer et de s'amuser", estime qui David était dans la foule.
Mais en pleine troisième vague cette fête improvisée passe mal pour Anne Sénéquier médecin, et chercheuse à l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS): "En tant que personnel soignant, on ne peut pas accepter un quelconque argument de pertinence par rapport à ça. C'est vrai les gens en ont assez mais c'est leur santé et celle de leur proche qu'ils mettent en jeu. L'insouciance il faut complètement l'oublier".
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"Tout va trop vite pour mettre un dispositif en place"
Pour Benjamin Camboulives, du syndicat Alternative police, ce type d'événement est difficile à prévoir:
"Il y a un effort fait pour surveiller les réseaux sociaux et éviter que ce type de manifestation, des clusters en puissance se tiennent. Mais sur des mouvements de type 'flash-mob', tout va trop vite pour mettre un dispositif en place. L'action de la police se fait donc a posteriori".
"C'est une démarche improvisée", assure ce lundi sur RMC François Dagnaud, le maire socialiste du 19e arrondissement de Paris.
"Ce type d'attitude piétine les efforts collectifs que nous faisons. C'est quelque chose qui s'est visiblement organisé via les réseaux sociaux, on peut comprendre que les gens ait ce besoin de s'aérer et décompresser mais ça ne peut pas se faire dans le grand n'importe quoi".
Un anniversaire qui dérape?
"C'est plus difficile de faire respecter les règles de bases. Chacun voit midi à sa porte et peine à s'inscrire dans une démarche collective. La responsabilité individuelle peine à s'affirmer, cela devient de plus en plus compliqué de faire respecter les gestes barrières et la distanciation sociale", ajoute l'élu.
L'évacuation des participants s'est déroulée sans accroc. Il leur est tout de même recommandé de se faire tester, et de s'isoler quelques jours. Depuis la fin mars, les rassemblements de plus de 6 personnes sont interdits.
Dimanche, ils étaient 300 selon BFMTV qui assure que tout serait parti d'un groupe d'amis fêtant un anniversaire dans le parc et qui ont monté le volume de la musique, ce qui a attiré les fêtards.