Vers une troisième confinement? Ce que l'on sait de cette nouvelle semaine "cruciale" contre le Covid-19
Un troisième confinement inévitable? Face à une épidémie de Covid-19 toujours active et confronté à la nouvelle "donne" des variants, l'exécutif est incité à ajouter encore un cran aux restrictions dès cette semaine.
S'il "n'y a pas de décision prise, et les prochains jours seront décisifs", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, "par principe, tous les scenarii sont sur la table". C'est au cours du conseil de défense sanitaire, prévu mercredi autour du chef de l'Etat, que la décision devrait être prise, dix jours après l'instauration d'un couvre-feu généralisé à 18H00, dont les effets sont encore difficiles à évaluer. "Des décisions seront prises cette semaine (...), il ne s'agit pas de baisser la garde", a confirmé le Premier ministre Jean Castex lors d'une visite à l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, on indique que "rien n'est encore acté" et qu'il s'agit de "trouver le juste équilibre".
"Nous voulons aussi être cohérents vis-à-vis des Français qui font des efforts depuis des mois", ajoute la même source à l'AFP, alors que les bars, restaurants, lieux culturels, salles de sport privées et les universités sont fermés depuis la fin octobre, que le télétravail s'est généralisé dans le pays et que le couvre-feu a en partie gâché les fêtes de fin d'année. Le chef de l'Etat pourrait s'exprimer mercredi ou jeudi, si un nouveau confinement était décidé.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a dit attendre "d'être fixé sur les effets du couvre-feu" généralisé. "On le sera la semaine prochaine", précise-t-il au Journal du Dimanche. "Si ça ne baisse pas et si les variants [du Covid-19] commencent à se diffuser partout", le gouvernement "prendra des mesures supplémentaires", prévient-il. "Et cela s'appelle le confinement."
Pourtant, "Il y a urgence" pour le président du Conseil scientifique. "Les prochains jours seront décisifs" pour le porte-parole du gouvernement: face à la circulation en France des variants du coronavirus, la probabilité d'un troisième confinement s'accroit. "Il faudra probablement aller vers un confinement" dont les conditions relèvent d'une "décision politique", a déclaré sur BFMTV le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy.
"Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique", a ajouté le président de cette instance chargée de conseiller l'exécutif.
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Car sur le plan sanitaire, la circulation des variants, qui doit être mesurée plus finement après une nouvelle enquête "flash", programmée mardi et mercredi, "change complètement la donne", ajoute le médecin. Atteignant déjà des niveaux de 7 à 9% des cas dans certaines régions, ils entraînent "l'équivalent d'une deuxième pandémie", selon lui.
Faudra-t-il fermer ou non les écoles cette fois?
A l'instar de Jean-François Delfraissy, les médecins estiment la question tranchée. Ils s'appuient notamment sur le nombre de malades hospitalisés a encore augmenté dimanche, à 26.357, soit un bon millier de plus qu'il y a une semaine. Les services de réanimation - où sont les cas les plus graves - comptent eux près de 3.000 malades (2.955), contre 2.766 sept jours auparavant.
Faudra-t-il fermer ou non les écoles cette fois? "C'est une décision éminemment politique", a précisé le président du Conseil scientifique, qui plaide également pour un "auto-isolement volontaire" des personnes âgées et fragiles en attente de vaccination, alors que "toute une génération de jeunes ne vit plus" du fait des mesures sanitaires.
"La situation permet la continuité scolaire. Mais nous sommes vigilants", assure pour sa part le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer au JDD. "Tout notre travail consiste à éviter" une fermeture des établissements, "même si elle reste concevable en cas de nécessité absolue. L'école reste essentielle pour nos enfants".
Sur le front du vaccin, un total de 1.026.000 personnes ont été vaccinées contre le virus responsable du Covid-19, au moins avec une première injection. Fixé pour la fin janvier, le palier du premier million avait été dépassé samedi, quatre semaines après le début de la campagne française de vaccination.