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Toulouse veut faire payer plus cher l'eau pendant l'été: "C'est du bon sens"

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Alors que la sécheresse touche les environs de Toulouse, en plein réchauffement climatique, la métropole et la municipalité de la ville rose veulent faire payer l'or bleu plus cher l'été.

Face au réchauffement climatique et aux épisodes de sécheresse, la ville de Toulouse et sa métropole débattent ce jeudi de l’entrée en vigueur d’un tarif saisonnier de l’eau sur les 37 communes de son territoire. Une manière d'inciter les consommateurs à économiser cette ressource aux moments où elle se fait rare.

Si la mesure est adoptée, le tarif doit augmenter de 42% du 1er juin au 31 octobre, puis baisser de 30% les sept autres mois de l’année. Plus concrètement, si vous n’avez pas de piscine ou que vous n’arrosez pas votre jardin tous les jours, ce dispositif doit être indolore économiquement s’il est lissé sur une année.

Pour Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, il s’agit de moduler le prix pour inciter à une consommation adaptée à la saison et préserver la ressource. Moins cher l’hiver, quand l’eau ne manque pas, et plus cher au plus fort de l’été quand l’eau devient rare.

Faire payer l'eau plus cher en été : bonne ou mauvaise idée ? - 04/04
Faire payer l'eau plus cher en été : bonne ou mauvaise idée ? - 04/04
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"Toulouse veut être pionnière et montrer l'exemple aux autres métropoles", défend ce jeudi sur le plateau d'Estelle Midi l'édile de la ville rose. "Le but c'est de faire attention alors qu'aujourd'hui, on ne le fait pas", déplore-t-il. "Ce projet est contesté par l'opposition qui fait son travail", ajoute Jean-Luc Moudenc. "C'est quelque chose qui relève du bon sens devant une prise de conscience sur le rapport à l'eau", insiste-t-il.

"La Garonne, l'été, c'est un mince filet d'eau à Toulouse. C'est une image qui choque et beaucoup de mes concitoyens me demandent ce que fait la municipalité", ajoute le maire de la ville.

Les retenues d'eau des Pyrénées déjà au plus bas

Quid d'une adaptation à la consommation? "C'était notre idée à l'origine mais pour ça, il faut que les compteurs d'eau soient individualisés. À Toulouse, 30% seulement des compteurs le sont", balaie Jean-Luc Moudenc.

Aujourd'hui, la région de Toulouse reste l'une des plus touchées par la sécheresse. Si les nappes phréatiques ont pu se remplir grâce aux pluies abondantes de l'hiver, les réserves d'eau des Pyrénées "sont au plus bas niveau que l'on n'a jamais connu", alerte Jean-Luc Moudenc. "L'année dernière, la totalité de ces retenues a été utilisée pendant les mois d'été et cette année, ces retenues ont beaucoup moins d'eau que l'année dernière".

Si cette mesure semble séduire tout le monde à Toulouse, certaines voix s’élèvent pour décaler sa mise en place prévue le 1er juin prochain. Selon l’opposition, si cette hausse intervenait à la date prévue, cela représenterait une hausse automatique de la facture 2024 de 13 %.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC