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"Tout le monde veut tout gratuit": les agences bancaires disparaissent progressivement en France

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Depuis près de 20 ans, les établissements bancaires se font plus rares sur le territoire français. Le BNP Paribas envisagerait d'ailleurs de fermer un tiers de ses agences d'ici à 2030.

Plus de distributeurs de billets ou de conseillers, les agences bancaires sont de plus en plus nombreuses à mettre la clé sous la porte. Selon Franceinfo, la BNP Paribas envisage de fermer un tiers de ses agences bancaires d'ici à 2030. Et la concurrence n'y échappe pas puisque le Crédit Agricole est aussi concerné. Pour se justifier, la banque déclare adopter "une approche pragmatique, région par région, qu'il s'agisse de regrouper les agences, de les fermer ou de les rénover".

Ces fermetures touchent l'ensemble du territoire national depuis près de 20 ans et concernent tous les établissements bancaires. La tendance so'observe surtout dans les petites villes. Entre 2006 et 2023, le nombre d'agences en France a baissé de 15%, passant de 39.500 à 33.500 selon la Banque centrale européenne (BCE).

Avec la généralisation du paiement électronique, la tendance est aussi la même pour les distributeurs automatiques de billets, dont 1.500 ont été supprimés en 2024, selon la Banque de France.

Des échanges électroniques

Aujourd'hui, la quasi-totalité des actions des clients se déroule sur les applications. De moins en moins d'individus se déplacent donc dans les agences pour discuter.

Pour Thierry, gestionnaire de patrimoine, ces fermetures sont "un scandale". D'après lui, les clients sont les premiers responsables, "car tout le monde veut tout gratuit", lance-t-il dans Les Grandes Gueules. Or, les conseillers dans ces bureaux fournissent un véritable service, une expertise.

Agences bancaires : une espèce en voie de disparition - 15/08
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Il estime que les postes tels que le sien resteront en place, car on est désormais arrivé au bout du système. "Quand vous faites quelque chose sur votre application ce sont des choses basiques, mais quand vous avez besoin d'un crédit immobilier, vous êtes content de tomber sur une personne comme moi qui vous prendra par la main", dit-il.

Interrogé sur la question des frais bancaires en hausse, le gestionnaire de patrimoine estime que cette évolution est normale. "Mon salaire tombe directement de la banque dans laquelle je travaille et qui facture des services. Et moins vous avez de clients qui veulent payer, plus les services sont chers", explique-t-il.

Emmanuel de Villiers estime de son côté qu'il existe bien trop de banques en France. "On n'arrive plus à avoir d'interlocuteurs. Et c'est un cercle vicieux, puisque les agences ferment, alors qu'on a besoin de discuter d'un projet", dit-il.

Mélanie Hennebique avec AFP