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Transports

13 secondes d'inattention cruciales: le danger des notifications des smartphones au volant

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Le traitement d'une notification sur son téléphone pendant que l'on conduit, c'est 13 secondes d'inattention selon le baromètre Assurance Prévention. Sur une heure de trajet, cela correspond à six minutes d'inattention, multipliant par deux le risque d'accident. Une pratique dangereuse et malheureusement courante.

Avant les départs en vacances de ce week-end, on vous parle du danger des notifications au volant. Des messages ou des alertes instantanées qui nous déconcentrent pendant la conduite.

Une étude scientifique publiée mercredi par Assurance Prévention, la première du genre, évalue l’impact des notifications de nos téléphones sur notre conduite. Selon elle, un conducteur détourne les yeux de la route pendant six minutes par heure, soit l'équivalent d'une heure sur un trajet Paris-Nice.

Lorsqu’elle est au volant, Lucie regarde de façon systématique ses notifications.

“Je culpabilise à chaque fois parce que je sais que ce n’est pas bon ! Mais c’est vrai que le téléphone m’interpelle et du coup, je regarde”, confie-t-elle.

13 secondes pour prendre connaissance d'une notification

C’est le cas également de Jérôme. Sur la route tous les jours pour son travail, il est conscient du risque. “Pendant des secondes, je fais pas mal de mètres et je m’en rends compte ensuite et je me dis mince, j’ai fait tous ces mètres sans regarder la route. Des fois, je trouve ça un peu inquiétant, mais on est happé par le téléphone”, souligne-t-il.

Selon cette étude, il faut 13 secondes pour prendre connaissance d’une notification, et “13 secondes, c’est énorme”, selon Eric Lemaire, vice-président d’Assurances Prévention:

“A 130 km/h, cela équivaut à 500 mètres, c’est-à-dire que pendant 500 mètres, vous ne regardez plus du tout la route. Et en ville, à 50 km/h, c’est 170 mètres. Or, en ville, il y a énormément d’obstacles qui peuvent arriver. Mais vous ne regardez pas la route parce que votre cerveau est en train de faire deux choses en même temps”, déplore-t-il.

Tout cela multiplie par deux les risques de collisions. En 2023, l’inattention au volant a été à l’origine de 24% des accidents corporels.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours