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"700€ pour une courroie": la voiture, un bien de "luxe", et des Français obligés de s'endetter pour réparer

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Pour plus de 7 Français sur 10, la voiture est devenue un bien de luxe. C'est ce que nous apprend une enquête menée par l’assurance Léocare. A tel point que certains automobilistes sont obligés de repousser, voire de s'endetter, pour les réparations de leur véhicule.

C’est une illustration concrète de la crise du pouvoir d’achat. Pour 74% des Français, la voiture est devenue un bien de luxe, mais un luxe dont ils ne peuvent pas se passer.

L'enquête menée par l’assurance Léocare nous apprend que la voiture, qui était autrefois un symbole de liberté, est devenue aujourd’hui un facteur d’endettement contraint. Beaucoup renoncent parfois à des réparations lourdes ou les repoussent faute de moyens. Un budget voiture qui correspond souvent à un à trois mois de salaires par an.

Et pourtant, malgré cette hausse des prix, beaucoup de Français ne peuvent pas s’en passer comme le rappelle Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA.

“C’est peut-être devenu un bien de luxe, mais c’est surtout l'emblème d’une société. N’oublions pas que les 'gilets jaunes' venaient de la voiture. Il y a beaucoup de Français qui en ont besoin tous les jours pour les travailler et tous les jours pour aller faire leurs courses"

"Malgré ce que peuvent dire certains maires de certaines villes, c’est un produit de première nécessité et on n’a pas trouvé de produit de substitution à la voiture", lance-t-il ce jeudi sur RMC.
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Laurent, habitué d'un garage toulousain, a, comme beaucoup, constaté une forte augmentation des prix. “La moindre réparation de deux ou trois heures, vous êtes sur des factures qui avoisinent les 1.000 euros”, assure-t-il.

De plus en plus de crédits à la consommation

Roger, retraité qui touche 1.200 euros par mois, redoute les “grosses” réparations sur son véhicule. “Comme par exemple le changement de la courroie de distribution où il faut compter entre 500 et 700 euros ce qui correspond à peu près aux trois-quarts de ma pension”, regrette-t-il.

Daniel, qui réceptionne les véhicules et propose les devis aux clients s’aperçoit que les coûts de réparation ont "pas mal augmenté".

"Donc c’est vrai qu’ils essaient de prioriser ce qui est nécessaire. En-tout-cas, ils ne vont pas anticiper une réparation”, assure-t-il.

Dans ce garage, des facilités de paiement ont été mises en place, comme le souligne Dan Baron, responsable des ventes. "On a mis en place un paiement en trois ou quatre fois sans frais et quand c’est beaucoup plus cher le client va faire directement un crédit à la consommation. Ça, c’est de plus en plus fréquent", indique-t-il.

Selon cette enquête, un conducteur sur cinq a déjà contracté un crédit pour faire face à une réparation.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours