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Transports

Airbags Takata défectueux: un "casse-tête” qui se poursuit pour les automobilistes

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Près de 1,7 million de véhicules équipés d’airbags Takata défectueux sont concernés par une interdiction de circulation en France tant que les équipements n’ont pas été remplacés. Depuis mardi, les constructeurs doivent proposer un véhicule de remplacement si la voiture reste immobilisée plus de deux semaines, ainsi que des rendez-vous de réparation dans un délai maximal de deux mois.

Le casse-tête des automobilistes pour remplacer leurs airbags Takata défectueux se poursuit. 1,7 million de véhicules sont concernés par un “stop drive”: les usagers ne peuvent conduire leur voiture tant que les airbags n’ont pas été changés.

Mais il faut parfois attendre des semaines avant d’obtenir un rendez-vous chez un garagiste. Depuis mardi, les trente constructeurs concernés ont l’obligation de proposer un véhicule de remplacement si une voiture est immobilisée plus de deux semaines.

À cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité, censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.

Le gouvernement impose aussi aux constructeurs de devoir proposer sous deux mois des rendez-vous de réparation à domicile ou pour remorquer le véhicule dangereux jusqu’au garage. S’ils n’ont pas déjà été contactés par courrier, les automobilistes doivent vérifier sur le site du constructeur de leur véhicule si celui-ci est concerné, avec son numéro VIN, indiqué sur la carte grise.

Un deuxième accident mortel lié à ces airbags a eu lieu en métropole début juin. Ils ont provoqué au total 18 morts et 25 blessés.

"Tous les jours, je suis en stress"

Mais malgré ces contraintes, des automobilistes sont toujours bloqués. Ana-Luisa ne peut plus conduire sa DS3. Son rendez-vous, pour changer ses airbags, vient d’être annulé à cause d’une rupture de stock et n’a jamais été reprogrammé.

“Je me suis rendue lundi matin chez le concessionnaire le plus proche pour lui demander un véhicule de remplacement. Mais ils m’ont répondu qu’ils n’en n’avaient pas et qu’ils ne connaissaient pas la procédure”, témoigne-t-elle.

Elle poursuit: “Je suis complètement immobilisée depuis le 16 juin parce que je n’ai pas envie de mourir. Tous les jours, je suis en stress, je me demande comment je vais aller travailler, je dois poser des congés, etc. C’est un casse-tête tous les jours”.

Pourtant, depuis mardi, les constructeurs doivent verser une astreinte à l'État si une voiture de prêt n’est pas proposée: jusqu’à 1.000 euros par jour de retard par véhicule concerné. Maître Guyon, avocat, salue cette mesure inscrite dans un arrêté. Il représente des conducteurs qui ont décidé de poursuivre en justice des constructeurs.

“Cet arrêté constitue un nouvel argument qui va permettre d’appuyer la demande des conducteurs et de faire pression sur l’ensemble des constructeurs, qui, aujourd’hui, refusent simplement d’appliquer la loi en fournissant des véhicules de remplacement”, explique-t-il. Certains de ses clients sont immobilisés depuis plus de six mois, sans solution pour se déplacer.

Louise Sallé