Amendes plus élevées, IA, recrutement: le plan de la RATP pour lutter contre la fraude

Image d'illustration du métro parisien. Photo prise le 24 janvier 2025 - Julie SEBADELHA / AFP
D'après les estimations d'ïle-de-France Mobilités (IDFM), la fraude dans toute la région francilienne représente 700 millions d'euros de pertes de recette tous les ans. La RATP a présenté vendredi son plan pour lutter contre la fraude, qui représente plusieurs centaines de millions d'euros de manque à gagner chaque année sur son réseau, avec une vingtaine de mesures dont l'augmentation du prix des amendes.
L'entreprise dit recenser 1,7 million d'infractions par an sur son réseau, avec un taux de fraude très variable en fonction du mode de transport. Ce taux n'est que d'environ 5% des usagers sur le réseau ferré (métro et RER), soit "assez proche des objectifs contractuels" fixés par l'autorité régionale organisatrice des transports IDFM, d'après le porte-parole de la RATP, Jimmy Brun. En revanche, il atteignait 15% dans les bus et 16% dans les tramways en 2023.
Diviser la fraude par deux
Mi-février, la présidente d'IDFM, Valérie Pécresse, a demandé aux opérateurs de déployer un plan de lutte contre la fraude avec pour objectif de la diviser par deux d'ici à la fin de l'année.
La RATP souhaite donc augmenter de 20 euros les amendes pour les rendre plus dissuasives. La contravention s'élève actuellement à 50 euros si on la règle immédiatement, bien en dessous de la moyenne mondiale de 116 dollars, d'après la RATP.
L'amende pour défaut de titre de transport passerait ainsi à 70 euros en cas de règlement sur place et 120 euros en différé. La RATP veut d'abord obtenir l'accord de son donneur d'ordre IDFM pour valider la mesure. Depuis février, la RATP a effectué 200 opérations de contrôle continu là où la fraude est particulièrement importante.
"Nous avons dans ce cadre contrôlé 60.000 voyageurs et dressé 6.300 amendes", a précisé Jimmy Brun.
La RATP va intensifier ces "opérations coup de poing", notamment sur le réseau tramway, en y augmentant "significativement le nombre de contrôleurs" avec le doublement des effectifs en trois ans.
Sur le réseau ferré, l'opérateur public envisage d'augmenter "progressivement" de 50% les effectifs. Actuellement, la RATP compte 1.000 agents de contrôle, dont entre 400 et 600 sont déployés tous les jours sur les lignes.
La RATP étudie également l'idée de recourir à l'intelligence artificielle avec des caméras programmées pour détecter les franchissements illégaux de portique.
Elles enverraient un message au poste de sécurité qui pourrait aussitôt dépêcher une équipe pour verbaliser les resquilleurs, sur le modèle de ce qui existe à Barcelone, a expliqué la RATP.Il sera nécessaire d'obtenir l'accord du législateur pour lancer l'expérimentation, a complété la Régie.