Drogue dans le métro: "Ça crée un climat d'insécurité"

- - -
Une réunion d'urgence sur le trafic et la consommation de stupéfiants a eu lieu vendredi entre la RATP, ses syndicats mais aussi la préfecture de police et le Parquet de Paris.
La table ronde a donné lieu à trois annonces: un renforcement de la présence policière dans les stations à risque, une meilleure coordination avec la police judiciaire pour lutter durablement contre le trafic de drogue ainsi qu’une meilleure prise en charge des consommateurs grâce à l'intervention d'associations spécialisées.
Depuis le début de l'année, les syndicats dénoncent l'insécurité de certaines stations de métro en particuliers sur les lignes 12 et 4, au nord de Paris. Une insécurité liée à la présence en constante augmentation de toxicomanes et de dealers sur les quais.
"Je les évite, je trace ma route"
Vendredi, à la mi-journée, à la station Marcadet Poissonnier, deux toxicomanes assis par terre sur les quais préparent déjà leur pipe de crack. D'après Andrew, un usager de la ligne 12 du métro parisien, la nuit c'est pire.
"De temps en temps il y en a une vingtaine sur les quais, ils ont l'air dérangé, ils crient… Il y en a un hier qui est tombé sur la voie".
Andrew adopte alors la même stratégie que tous les autres usagers, "je les évite, je trace ma route". Cela inquiète aussi Marie, une étudiante âgée de 20 ans, "c’est très flippant et ça crée un climat d’insécurité".
"Je ne desservirai pas cette station"
Les conducteurs de la ligne 12 sont démunis. Samedi dernier, Alain Le Luron, délégué du personnel Unsa, a demandé une intervention pour sécuriser la station Marcadet Poissonnier… Sans succès.
"Je leur ai expliqué qu’au vu du nombre de toxicomanes présents sur les quais et de la dangerosité de la situation, je ne desservirai pas cette station. Et c’est ce que j’ai fait".
La RATP assure que ses agents de sécurité sont affectés en priorité aux stations touchées par le trafic de drogue. Mais pour Frédéric Le Goff, représentant de la CGT-RATP, ces annonces ne suffisent pas.
"Ils vont multiplier la présence de policiers en tenue mais aussi, de policiers en civil pour augmenter le nombre d’interpellations et faire diminuer la gêne ressentie par les salariés et les usagers. Il y a peut-être une réponse importante qui va être apportée sur la ligne 12 et on va pouvoir sûrement mesurer des résultats. Cependant, les consommateurs poursuivront leur consommation. On craint donc que le problème continue à se déplacer".