Faut-il réserver des espaces pour les femmes dans les transports? “C’est une défaite d’en arriver la”

Parce que l’enjeu sécuritaire pour les femmes dans les transports est primordial: 87% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexiste ou sexuel en se déplaçant. Selon une note de la préfecture de la police de Paris, 57.000 plaintes pour violences sexuelles dans les transports en commun ont été enregistrées pour l’année 2020, soit une moyenne de 156 par jour.
Si un comité a été lancé par le gouvernement sur ce sujet il y a deux ans, certaines entreprises de transport ont décidé de prendre les devants. La SNCF a renforcé son dispositif de sécurité: 1.000 agents en plus ont été déployés sur le terrain. Des agents qui ont reçu une formation particulière pour gérer les cas de violences et d’agressions. Des caméras supplémentaires ont également été installées dans les transports, notamment en Île-de-France.
Du côté des transports privés aussi, la question de la sécurité des femmes est prise à bras-le-corps. En fin d’année dernière, l’application Uber a lancé à Paris une option “Uber by women”, un outil qui permet aux clientes qui le souhaitent d’être mises en relation exclusivement avec des femmes chauffeurs. Un succès visiblement, puisque la marque a décidé d’étendre ce dispositif à la Côte d’Azur, avant peut-être de le développer sur tout le territoire.
“Ce n'est pas comme ça qu’on doit résoudre la situation"
Ainsi, faut-il réserver des espaces pour les femmes dans les transports ou encore dans les bars? Les chroniqueurs d’Estelle Midi en débattent ce lundi. Pour la journaliste Emmanuelle Dancourt, “il y a deux sujets: celui de la sécurité des femmes, puis celui du vivre-ensemble”. “Je suis pour toutes les initiatives qui aident les femmes à se sentir en sécurité. Si on en arrive là, c’est qu’il y a un problème, et j’aimerais bien qu’on arrive à vivre ensemble sans que les femmes subissent”, poursuit-elle.
Avis partagé par Juliette Briens, qui est toutefois révoltée que la société doit en arriver à de telles mesures. “Ce n'est pas comme ça qu’on doit résoudre la situation. Je ne suis pas prête de me réjouir que l'on ségrègue la société entre hommes et femmes... C'est déprimant, ce n'est pas la société que je veux !".
Pour Périco Légasse, “c’est une défaite d’en arriver la”. Des auditeurs proposent également de mettre en place plus de sécurité, mais autrement, sans séparer les hommes et les femmes. “Il faut plus de contrôleurs dans les transports et plus de policiers dans les rues pour que les femmes puissent voyager en sécurité. Il ne faut surtout pas séparer hommes et femmes, il faut apprendre aux hommes à bien se comporter”, conclut Michel.