Gain de temps, "hyper rentable"... Pourquoi le train de nuit cartonne en France

Le train de nuit a conquis les Français. Plus d'un million de voyageurs ont pris le train de nuit en 2024, selon un rapprot publié, mardi, par l'ONG Réseau Action Climat, soit 26% de plus qu’en 2023 et plus du double qu’en 2019.
Alors qu'il ne restait plus que deux lignes actives en 2017, l'État a demandé à la SNCF de relancer cette offre avec la réouverture de trois liaisons intérieures: Paris-Nice et Paris-Tarbes en 2021, puis Paris-Aurillac en 2023.
Parmi les avantages cités par les voyageurs, le gain de temps revient souvent. "On ne se rend pas compte du temps qui passe. Là je vais pouvoir y aller tout le week-end, je ne perdrai pas une demi-journée ou une journée dans les transports", argumente Pauline, qui attend son train sur le quai de la gare à Paris.
Un prix sensiblement moins cher que le TGV
Les trains de nuit gagnant en popularité, les billets se font de plus en plus rares. "Je me suis réveillée un petit peu tard, il ne restait plus que 4 couchettes", explique Corinne qui a pourtant pris son billet il y a deux mois.
"C'est de plus en plus dur d'avoir des places sur les couchettes femmes", note, de son côté, Elora. Cette habituée des trains de nuit a vu la différence ces derniers mois. Le prix rend ce type de transport très attarctif.
"C'est hyper rentable et maintenant je prends vraiment plus que ça. J'espère qu'ils vont en mettre plus. Ça m'arrangerait", espère Elora.
Face à ce succès, l'ONG Réseau Action Climat demande elle aussi à l'État de commander de nouvelles voitures couchettes. Selon la SNCF, l'État s'apprête à commander 180 nouvelles voitures pour arriver à un peu plus de 300 d'ici 2029.
"Aujourd'hui il n'y a presque pas de connexion vers l'Europe. Il y a Paris-Berlin et Paris-Vienne, mais c'est un jour sur deux. Et les lignes intérieures passent toutes par Paris. Il n'y pas de connexion entre les régions françaises alors même que le train de nuit est intéressant pour ça", remarque Alexis Chailloux, responsable transport de l’ONG.
Un manque d'équipements
Mais le potentiel de développement des lignes est limité, en raison du manque de matériel. Les trains de nuit qui circulent sont des rames Corail des années 1980 tractées par des locomotives tout aussi anciennes, dont les pièces de rechange sont difficiles à trouver.
Début 2025, l'État, qui finance les trains de nuit, a publié un appel à candidatures pour la fabrication de 180 voitures et 27 locomotives. Mais il en faudrait le double. Ce sont des trains dont la circulation est très compliquée la nuit à cause des travaux sur les voies.