Grève à la SNCF: "On est obligés de taper là ou ça fait mal", assume un contrôleur

"Le seul moyen de pression, c'est la rue et la grève [...] À un moment, on est obligés de taper là ou ça fait mal", assume ce mercredi sur RMC Vincent, contrôleur chez la SNCF qui fera grève les 9, 10 et 11 mai.
Plusieurs organisations syndicales appellent contrôleurs et conducteurs à se mettre en grève à partir de la semaine prochaine, afin de revendiquer une meilleure organisation du temps de travail et une meilleure rémunération. Ce qui laisse présager une "semaine noire" dans les transports alors que des millions d'usagers sont attendus dans les gares avec le pont du 8 mai.
Des grèves attendues du 5 au 11 mai
Concrètement, les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA (collectif national ASCT). La CGT-Cheminots, premier syndicat, a elle appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud-Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.
"On pense qu'on veut gagner plein de choses mais avec tout ce qu'on a perdu ces dernières années...", regrette Vincent. "À chaque fois qu'on nous enlève quelque chose, on essaie d'en récupérer un, on n'est pas si mal que ça..."
"La pénibilité, c'est le fait de se lever à 5h du mat, d'avoir 4h de coupure sans pouvoir rien faire et d'arriver le soir chez nous à 20h", expose Vincent, contrôleur chez la SNCF.
"C'est un conflit comme il en existe des milliers dans les entreprises", assure au micro d'Estelle Midi Axel Persson, secrétaire général du syndicat CGT Cheminots de Trappes et Rambouillet. "Ce qui déplaît, ce sont les conséquences", admet-il, mais assure que "l'immense majorité des travailleurs" se reconnaissent dans les revendications des salariés de la SNCF.
La mobilisation sera "forte"
"Il faut engager un rapport de force qui passe par l'arrêt de la production, alors oui la conséquence c'est qu'il n'y a pas de train. C'est de manière à contraindre le patronat à négocier et qu'on accède à nos revendications", poursuit Axel Persson. Selon lui, la grève devrait être "suivie" et s'attend à ce que la mobilisation soit "forte" et anticipe, donc, des trains annulés.
Mercredi, la direction de la SNCF avait estimé que "sur les salaires", une des revendications des syndicats, "nous avons fait le job lors des négociations annuelles, il ne peut y avoir de négociations semestrielles ou trimestrielles", et rappelé que l'augmentation moyenne des salaires des agents s'est portée à 2,2% pour 2025.
Un chiffre contesté par les syndicats. "Ce chiffre prend en compte les évolutions automatiques dans la grille de salaire, mais l'augmentation générale est de 1%, alors que l'entreprise a fait 1,6 milliard d'euros bénéfices", a avancé Fabien Villedieu.
Pour le ministre des Transports Philippe Tabarot, "les Français commencent à en avoir ras-le-bol" des soucis liés à la SNCF, estimant sur RMC-BFMTV ce vendredi qu'il "serait raisonnable de revenir à la raison" (sic).