"Les constructeurs doivent arrêter le greenwashing": Greenpeace alerte sur la prolifération des SUV

La COP 28, la grand-messe de l'écologie, s'ouvre ce jeudi à Dubaï. Plus de 70.000 participants représentant 197 pays y sont attendus. A cette occasion, l'ONG Greenpeace a publié un rapport ce mercredi dénonçant les usages de SUV thermiques.
"Les constructeurs doivent arrêter le greenwashing", assure l'organisation, qui les appelle à réduire leur flotte de SUV en même temps qu'ils développent leur gamme électrique. Car les SUV sont encore trop nombreux pour Greenpeace. Il s'en vend tellement partout dans le monde, que les ventes de trois marques (Hyundai-Kia, Volkswagen et Toyota) annulent les gains climatiques provenant des véhicules électriques vendues par ces mêmes marques.
Le prix compte plus que les émissions
Une étude qui n'émeut pas particulièrement les conducteurs de SUV rencontrés par RMC dans les Yvelines: "Je pense que si c'est bien entretenu, ça ne pollue pas", assure Youssouf, qui conduit un gros SUV allemand de luxe.
Mais d'après Greenpeace, les SUV ont émis 900 millions de tonnes de CO2 en 2021. Pas de quoi faire culpabiliser Michèle, à peine sortie de son petit 4x4 allemand également: "Je ne m'en sers pas beaucoup et je fais beaucoup de choses écologiques à côté. Quand on part en vacances, on le remplit à ras bord et on a deux gros chiens donc il leur faut de la place", justifie-t-elle.
Une place que n'ont pas les voitures électriques accessibles pour le budget de Sophie: "On a cinq enfants et si on veut un véhicule électrique, c'est hors budget, on frôle les 50.000 euros". Or, le prix, c'est le critère qui déclenche l'achat d'une voiture, rappelle Flavien Neuvy, le directeur de l'Observatoire Cetelem: "Le fait de savoir si c'est une voiture qui émet beaucoup, c'est un critère qui arrive en queue de peloton. Les principaux critères, c'est le prix, la fiabilité et le design du véhicule", assure-t-il.
Une "dette" carbone pour les voitures électriques
De 50 millions en 2010, les SUV sont passés à plus de 330 millions sur les routes aujourd'hui. Et en 2021, les SUV ont relâché plus de 900 millions de tonnes de CO2 à travers le monde.
Dans le même temps, les ventes de voitures électriques ont permis d'éviter l'émission de 9 millions de tonnes de CO2, selon l'ONG, qui précise toutefois que la pollution générée pendant la phase de production des voitures électriques (et donc la fabrication de batterie) n'est pas prise en compte. Problème, la fabrication des batteries est l'une des phases les plus polluantes.
Et selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), les voitures électriques ont une "dette" carbone, avant même de rouler. Une dette deux à trois fois supérieure à celle d’un équivalent thermique.