"Il n'y a rien, on prend la voiture": se déplacer à vélo dans les petites villes reste très difficile

La pratique du vélo est plus difficile dans les villages et les bourgs. C’est l’un des enseignements du baromètre vélo 2025 de la FUB, la Fédération des usagers de la bicyclette. Elle a posé une vingtaine de questions à plus de 300.000 cyclistes, sur la sécurité lors des déplacements à vélo, le confort lors des trajets, ou encore l’équipement des communes.
Globalement "le climat vélo" s’améliore partout sur le territoire sauf dans les villages, c’est-à-dire les communes de moins de 5000 habitants où il est en recul. Des territoires où la voiture reste reine note le baromètre. À Yffiniac dans les Côtes-d’Armor, des voitures, des parkings, mais peu de vélos à l’horizon et surtout pas de voies réservées.
Une situation que regrette Nicolas. “Il n'y a rien ici pour l’utiliser, donc on est obligé de prendre la voiture au lieu de prendre le vélo pour aller travailler et c’est dommage”, indique-t-il. D’autant que son travail n’est qu’à 2 km de chez lui. Philippe, lui, essaie de se déplacer le plus possible à vélo, mais il reconnaît qu’il n’est pas aisé.
“C’est un peu limite. C’est vrai qu’avoir des petites voies un peu dédiées à Yffiniac ça manque peut-être un peu”, appuie-t-il.
Un plan de développement insuffisant
Étonnant pour la ville de naissance de Bernard Hinault, le quintuple vainqueur du tour, dont les succès sont salués à tous les carrefours et qui accueille de nombreux cyclotouristes comme Nicolas. “J’essaie de ne pas passer dans le bourg. Ce n'est pas top, beaucoup de dos d'âne, on est obligé de prendre des trottoirs”, explique-t-il.
Et Yffiniac n’est qu’un exemple de ces villages où la voiture reste ancrée dans le quotidien et dans l’espace public. Si les habitudes commencent à changer, les communes ne sont pas assez accompagnées selon Arnaud Carré, le président de l’association des maires ruraux des Côtes-d’Armor.
“On a complètement oublié, depuis des années, la ruralité et le vélo en est le bon exemple. Quand on va à Rennes, tout le monde fait du vélo. Ils ont certainement des aides que nous ne pouvons pas avoir”, explique-t-il.
Un fond de 30 millions par an pour le développement des mobilités en zone rurale a bien été lancé. Mais on est encore très loin des dotations des grandes métropoles regrettent les élus.