"Il y a une urgence sanitaire": les riverains des aéroports veulent un plafonnement du trafic aérien

Plusieurs centaines de personnes, associations de riverains et élus, vont se mobiliser devant le ministère de la Transition écologique ce mardi à 18h, à Paris. Dans la foulée, une rencontre est programmée au ministère avec certains élus. Tous demandent un plafonnement du trafic à Roissy-Charles de Gaulle et un couvre-feu. À l'image des Pays-Bas, qui ont annoncé franchir le pas avec l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol fin juin 2022, pour une application en novembre 2023.
En cause? Les nuisances liées au trafic aérien en Île-de-France. Aujourd’hui, 1,4 million de Franciliens sont exposés à un niveau de bruit dépassant les valeurs-guide de l’OMS. Et jusqu’à trois années de vie en bonne santé sont perdues sous les couloirs aériens de Roissy.
Le bruit du passage d’un avion, Marie-Dominique l'entend plusieurs dizaines de fois par jour.
“C’est vraiment au-dessus de notre tête et on est même un peu obligé de hausser le ton pour parler”, indique-t-elle.
Des passages même la nuit
Située à 10 kilomètres de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, elle vit depuis 32 ans sous un couloir aérien. “Toutes les trois heures, vous avez pour une heure de bruit”, confie-t-elle. Un bruit entendu jusque dans le salon, pourtant équipé de double vitrage.
Pendant les 20 minutes passées chez Marie-Dominique, au moins huit avions ont survolé la zone. Aujourd'hui, elle demande simplement “qu’il y en ait moins et surtout qu’il n’y en ait pas la nuit”.
Pour Dominique Lazarski, présidente de l'Union européenne contre les nuisances aériennes, ce n'est pas qu'une question de confort pour les habitants.
"Il y a une urgence sanitaire pour les riverains à proximité des aéroports. Il y a à la fois le bruit et la pollution de l'air. Le bruit, ça provoque principalement des maladies cardio-vasculaires, une augmentation de la pression artérielle, jusqu'à l'infarctus du myocarde", détaille-t-elle ce mardi sur RMC, dans "Charles Matin".
Un problème mondial
Les demandes de plafonnement sont portées par les associations de riverains, mais aussi 300 élus comme Eugénie Ponthier, adjointe au maire d'Épinay-sur-Seine. Des mesures sont déjà prises ailleurs en Europe, comme elle le souligne.
“A Amsterdam, ils étaient à 500.000 mouvements et ils réduisent à 440.000, ce qui est le fondement de nos demandes. Ce qui est fait chez nos voisins peut parfaitement être fait chez nous”, assure-t-elle.
Des mobilisations avec les mêmes demandes ont lieu partout dans le monde dans les jours à venir, comme à Sao Paulo, Athènes ou encore Brisbane.