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Kérosène: l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle n'avait plus que trois jours de stocks

Les réserves de kérosène de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris sont à un point "critique". Une situation qui justifie, selon l'arrêté préfectoral de réquisition que RMC a pu consulter, les moyens mis en oeuvre pour débloquer la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher (Normandie).

La colère monte toujours en France en raison de la contestation de la réforme des retraites. Le secteur de l'énergie est toujours particulièrement touché avec des blocages de raffineries et de dépôts de carburants qui causent des tensions à la pompe dans certains départements.

Des réquisitions ont été actées visant des salariés de la grande raffinerie de TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher en Normandie. L'arrêté de la préfecture actant les réquisitions, que RMC a pu consulter, précise que ces actions ont été lancées au regard de "l'urgence" de la situation actuelle, et notamment des réserves en kérosène qui s'amenuisent de façon critique dans les aéroports parisiens.

L'arrêté, daté du 23 mars 2023, fait notamment état "d'une situation préoccupante pour l'approvisionnement en carburéacteur de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle": considérant qu'il faut en moyenne 2.5 jours entre l'expédition et l'utilisation par l'aviation, et qu'il resterait 3 jours de stocks selon l'arrêté.

La préfecture énonce que l'aérogare ne dispose pas de capacités d'accueil suffisantes si des milliers de passagers étaient bloqués, "susceptible de créer un trouble d'ordre public ou de salubrité".

Seulement du kérosène envoyé vers l'Ile-de-France

La situation se débloque selon Agnès Pannier-Runacher: "Le pompage a redémarré" et "cela permet d'approvisionner l'Ile-de-France", a déclaré la ministre de la Transition énergétique ce vendredi matin sur RMC. Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de jeudi à vendredi pour débloquer cette raffinerie et permettre aux salariés réquisitionnés de prendre leur service.

Mais tout n'est pas si simple et un retour à la normale prendra du temps selon les syndicats. Selon Eric Sellini, coordinateur national CGT Chimie, "ce sont juste les expéditions qui vont reprendre, très partiellement et s'ils y arrivent, et sur un seul produit, le kérosène car les aéroports parisiens sont à sec". En effet, seuls des personnels "chargés de l'activité de pompage et d'expédition" ont été réquisitionnés.

J.A. avec V.J.