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"Ils ont été traqués par une milice": la directrice d'Uber dénonce des violences de taxis contre des VTC

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En pleine gronde des taxis, la directrice générale d'Uber France Laureline Seryeis dénonce sur RMC la traque de chauffeurs VTC par une 'milice' de taxis en Île-de-France. En marge des manifestations de taxis, des violences sporadiques ont éclaté entre chauffeur VTC et chauffeurs de taxis.

Les taxis sont toujours mobilisés contre la nouvelle convention pour le transport des malades, et la concurrence avec les VTC, Uber en tête, qu'ils estiment déloyale. En marge de cette mobilisation, des violences ont éclaté entre chauffeurs VTC et taxis. À Marseille, le conducteur d'un VTC, qui avait été la cible de jets d'œufs lors d'une manifestation de taxis, a été arrêté après avoir renversé plusieurs personnes faisant des blessés légers.

Et des chauffeurs Uber ont également été agressés, dénonce ce vendredi sur RMC et RMC Story Laureline Serieys, directrice générale d’Uber France: "Il y a depuis le début de la semaine 7 cas de chauffeurs Uber qui ont été agressés physiquement, qui ont été menacés avec des armes à feu, des tasers, des bombes lacrymogènes, parfois avec des passagers et qui ont eu leur voiture endommagée".

"Cette violence est insupportable et inadmissible", martèle-t-elle.

Une "milice" de taxis anti-VTC?

Mais ces violences ne datent pas de la gronde des taxis. Laureline Serieys évoquent des agressions récentes contre des taxis avec un marquage Uber sur leur voiture: "Ils ont subit quelque chose de grave. Ils ont été traqués et poursuivis nuit et jour dans toute l'Île-de-France par des groupes de taxis qui se sont organisés en 'milice' selon leurs propres dires".

"Les plaques ont été relevées et des groupes se sont formés pour les poursuivre pendant plusieurs jours", ajoute la directrice générale d'Uber France qui évoque "une minorité violente".

Principale objet de la discorde, les maraudes. Les taxis accusent les VTC de ne pas respecter la loi. Les chauffeurs VTC ont le droit de prendre des courses si elles ont été commandées à l'avance mais ils n'ont pas le droit de tourner autour des gares et des aéroports en espérant que lorsque qu'on va commander un Uber, il sera déjà là.

Le parti-pris : Les taxis toujours "en colère", les VTC visés - 23/05
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"Les VTC occupent nos stations", dénoncent les taxis

Mais selon les taxis, les chauffeurs VTC stationneraient quand même sur la voie publique: "Vous faites croire que les taxis sont voyous mais on ne peut plus travailler. Ce sont les VTC qui occupent nos stations autour des gares et nous virent", dénonce Pascal, artisan-taxi à Lyon.

Des accusations que dément Laureline Serieys: "Si vous allez dans les aéroports à Paris, vous ne voyez jamais de longue file de VTC. Nous organisons le parking des VTC dans des parkings privés. Puis nous créons une queue virtuelle sur notre application et les chauffeurs qui reçoivent un bon de commande, sortent du parking et vont récupérer leurs clients". Une pratique totalement légale selon elle.

Contre ces violences et pour éviter le retour d'une véritable guerre entre VTC et taxis comme il y a quelques années, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas appelle ce vendredi sur RMC-BFMTV à "faire appliquer la réglementation avec beaucoup de fermeté": "Avoir des milices qui prennent en chasse des chauffeurs Uber, ce n'est pas acceptable, on est dans un pays de droit, il faut le respecter et le faire respecter".

C'est d'ailleurs ce qu'a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot avec un renforcement des contrôles des VTC. Dans ces conditions, la directrice générale d'Uber France Laureline Serieys demande à être reçue elle aussi par le ministre comme les taxis ce samedi: "Les règles sont claires mais que chacun puisse exercer sa profession sans être intimidé et menacé".

G.D.