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"Les promesses et lois, on a eu notre dose": les taxis maintiennent la pression avant la réunion de samedi

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La mobilisation des taxis contre un projet de nouvelle tarification imposée par l'Assurance maladie ne faiblit pas, malgré l'annonce de la présence de François Bayrou à une réunion au ministère des transports ce samedi.

La mobilisation des taxis continue. Contre la grogne et alors que les chauffeurs manifestent depuis 5 jours, le ministère des transports organise ce samedi une réunion avec des représentants syndicaux des chauffeurs de taxis en présence du Premier ministre.

Et malgré cette réunion, les chauffeurs de taxis restent mobilisés contre le projet de nouvelle tarification imposée par l'Assurance maladie sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés, ainsi que sur la concurrence avec les VTC.

A Paris, les taxis veulent bloquent depuis 9h ce vendredi 23 mai les accès à la gare de Lyon. Ils comptent aussi ralentir les Champs-Élysées, le boulevard Saint-Germain et la rue de Rivoli.

Maintenir la pression

Pourtant, les syndicats voient d'un bon oeil la venue de François Bayrou à la réunion ce samedi pour écouter leurs revendications: "C'est quand même le chef du gouvernement, c'est quand même très important que monsieur Bayrou soit présent", assure un chauffeur.

Mais tous ne sont pas convaincus quant au résultat de cette réunion. "Qu'il dise 'je vous ai entendus', c'est quelque chose qu'on entend chez tous les premiers ministres... Les promesses et les lois, on a eu notre dose", souffle Kader Remana de la CFDT Taxis, encore sceptique.

L'invité de Charles Matin : Les taxis seront reçus demain en présence de François Bayrou - 23/05
L'invité de Charles Matin : Les taxis seront reçus demain en présence de François Bayrou - 23/05
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Alors, il faut continuer à maintenir la pression selon Mousshine Berrada, président du syndicat des taxis parisiens. Lui espère obtenir des engagements écrits samedi, d'autant plus que les revendications ne lui paraissent pas insurmontables.

"Du moment où on ne demande ni augmentations ni aide, on demande juste que le gouvernement fasse respecter les lois et qu'un nouveau médiateur puisse intervenir sur la nouvelle convention... Ce n'est pas extraordinaire, ce n'est pas une montagne à déplacer", proteste-t-il.

Et s'il faut continuer la mobilisation la semaine prochaine, les taxis seront au rendez-vous, assure Bekir Cihan, un des porte-paroles du mouvement.

"Si samedi il n'y a pas un nouvel écrit avec les revendications, comme elles sont portées par la profession, on va sûrement s'occuper de Roland Garros", promet-il. Des préavis de mobilisation ont d'ailleurs déjà été déposés auprès de la Préfecture pour lundi et mardi, prévient un représentant syndical.

"Il était temps"

Laurent Grandguillaume, ancien médiateur du conflit Taxi / VTC et ancien député, a a lui aussi réagi à l'annonce de cette réunion en présence de François Bayrou sur le plateau de Charles Matin ce vendredi 23 mai.

"Il était temps" que le Premier ministre réagisse, répond-il au micro. Le responsable avait poussé au dialogue Taxi et VTC lors d'une première fracture en 2016. "D'autant plus que connaissant bien les taxis, ce n'est que le début", alerte-t-il.

Pour avancer dans les négociations, Laurent Grandguillaume appelle à l'apaisement: "Il est vraiment urgent de prendre des décisions", explique-t-il. "Il faut suspendre au moins la mesure qui a été prise pour qu'il y ait un message d'apaisement pour aller vers les négociations".

D'autant plus que la situation est particulièrement tendue avec les chauffeurs VTC : cinq chauffeurs ont été agressés physiquement ou verbalement par des taxis cette semaine selon la directrice générale d'Uber France Laureline Serieys.

"Il faut que chacun avance un pas", conseille Laurent Grandguillaume avant la réunion au ministère des transports samedi.

LAM et Lucas Nitzsche