La pratique du vélo stagne: déclin à venir ou moyen de transport du futur?

Le vélo est irremplaçable. Et c’est pas une façon de parler. Historiquement, c’est la solution à tout. Imaginez que, demain, il y ait une crise et qu’on ait plus ni d’essence ni d’électricité. La seule chose qui nous restera pour se déplacer, c’est le vélo.
Une invention qui date de quand ?
Le vélo est justement né après une catastrophe naturelle. En 1815, en Indonésie, le volcan Tambora entre en irruption. Les conséquences à l’échelle mondiale sont énormes, notamment une famine. On se met à manger des chevaux. Et forcément, plus de chevaux dans les assiettes, c’est moins de chevaux pour se déplacer. Mais un Allemand trouve la parade. Il invente l’ancêtre du vélo. Ca s’appelle la "draisienne", du nom de son inventeur, Karl Drais. L’invention est présentée à Paris en 1818. Le public est fasciné par la machine. Si vous voulez, ça ressemblait à un vélo d’aujourd’hui, sauf qu’il n’y avait pas de pédales. Il fallait prendre son élan en poussant avec les pieds.
Commercialement, ça ne marche pas trop en revanche. L’engin était trop lourd. Mais quarante an plus tard, un ouvrier parisien, Ernest Michaux, a l’idée d’ajouter des pédales sur la roue avant. Au début des années 1870, nouvelle innovation. On invente le "grand bi", vous savez c’est ce vélo avec une roue avant gigantesque. C’était rapide, assez marrant mais pas sécurisant. Un ingénieux anglais perfectionne le modèle avec ce qu’on appelle la "bicyclette de sécurité". Ca ressemble à notre vélo d’aujourd’hui. Il y a des pédales et une chaine vers la roue arrière, qui fait la traction. Et la conduite s’améliore encore avec l’invention d’un industriel français, Edouard Michelin, celle du pneumatique.
Une démocratisation au XXe
Au début, c’était cher, donc réservé à l’aristocratie. Mais au début du XXe siècle, son prix va baisser et ça va devenir populaire. Le vélo, ça va même devenir une arme de guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, la veille du débarquement en Normandie, le premier moyen de locomotion de l’armée allemande… c’est pas les tanks, la voiture ou les camions, c’est le vélo ! Il n’y a plus d’essence, donc les soldats se déplacent à bicyclette. Le vélo, il faut toujours en avoir un chez soi en cas de crise.
Pourtant, après la guerre, c’est l’explosion des automobiles, et puis des deux roues. Le vélo, c’est pour les pauvres, ou pour les facteurs. Ca ne fait rêver personne. Et ça devient "stylé" à la fin des années 1970 et 1980, aux débuts de la prise de conscience environnementale. Faire du vélo, c’est lutter contre la pollution et donc affirmer ses convictions. On devrait pédaler encore longtemps !