Le gouvernement va-t-il briser le front syndical à la SNCF?
Terminus en approche? Pour la première fois depuis le début du bras de fer entamé il y a deux mois, et alors que la grève entre dans sa douzième séquence, la CFDT et l'UNSA entrouvrent la porte d'une sortie du conflit.
Le premier ministre a reçu les syndicats réformistes en fin de semaine dernière pour discuter d'amendements au projet de loi. Et Edouard Philippe leur a fait des concessions sur l'avenir financier de l'entreprise. L'Etat s'engage ainsi à reprendre la majeure partie de la dette (35 milliards d'euros sur 47) et à augmenter le montant des investissements.
Pourtant, le secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire est très clair: pas question pour l'instant de relâcher la pression. "L'unité syndicale est toujours debout" dit-il.
Mais si tous les syndicats participeront à ce nouveau jour de grève, l'UNSA doit rencontrer également lundi le président du Sénat, Gérard Larcher, avant l'examen du texte par les sénateurs dès mardi.
La CFDT et l'Unsa espèrent que les concessions faites par Matignon seront concrétisées dans la loi. Si les avancées sont suffisantes, l'Unsa pourrait alors quitter l'intersyndicale et être la première à sortir du conflit. "Une erreur", estime un syndicaliste de Sud-Rail. "Une décision contre le vote des cheminots", ajoute-t-il, qui se sont prononcés à 95% contre le projet de réforme ferroviaire.