Méga-commande de 300 Airbus par la Chine: "Un geste extrêmement fort"

Au total 290 Airbus A320 et 10 A350 vont être achetés par l'entreprise étatique chinoise CASC (China Aviation Supplies Holding Company), selon un accord commercial signé lundi à l'occasion de la visite du président chinois Xi Jinping en France.

C'est une méga-commande entre la Chine et Airbus. Ce contrat était attendu mais il est plus important que prévu. Il est en effet passé de 184 appareils lorsqu'il a été évoqué en janvier 2018 à 290 Airbus A320 et 10 A350 pour un montant estimé à 35 milliards de dollars au prix catalogue.

Selon André Chieng, vice-président du comité France-Chine et président de la société de conseil AEC, cette commande c'est un signal envoyé à l'Europe et un gage de stabilité dans la stratégie chinoise:

"En Chine, il n'y a pas de décision qui ait une seule cause. La cause politique est toujours sous-jacente. Donc le contexte actuel de la rivalité commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, ce n'est pas innocent. La Chine a besoin qu'une troisième partie puissante puisse assurer l'équilibre du monde. Le fait que cette commande soit énorme est un geste extrêmement fort pour dire que l'Europe est un partenaire important".

"Une excellente nouvelle"

Côté Airbus, on se réjouit aussi:

"C'est une excellente nouvelle. Ça veut dire que ça continue à pérenniser le carnet de commandes d'Airbus. Aujourd'hui, on était encore assis sur un carnet de commandes de 7.000-8.000 appareils qui représentent 8 à 9 ans de travail. C'est toujours positif de recevoir des commandes aussi importantes. Ça représente beaucoup de travail, des années devant nous à produire tous ces avions. Et le marché reste confiant puisque beaucoup d'estimations mettent en avant que la commande ne va pas décroitre dans les années à venir, donc c'est quand même très rassurant", a expliqué Christophe Lloret, délégué syndical central de la CGT Airbus-Opération, au micro de RMC.

Paris et Pékin ont également conclu des coopérations dans la lutte contre le réchauffement climatique, le spatial, notamment l'exploration de la Lune, et la culture avec l'ouverture prévue en novembre d'un centre Beaubourg à Shanghai.

Emmanuel Macron a aussi annoncé qu'à l'invitation de son hôte il retournerait en Chine "dans quelques mois".

Aurélia Manoli avec Paulina Benavente