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"On dérange": dans le train, parents et enfants face aux regards des autres voyageurs exaspérés

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Alors que la tendance des espaces "No kids" (sans enfant) se démocratise, dans le train nombreux parents utilisent tous les subterfuges pour éviter les cris et les pleurs de leur progéniture. Car le regard des autres pèse sur eux. Ils sont plusieurs à réclamer des espaces adaptés.

Il faut préserver l'accès des enfants à l'espace public. C'est le cri du cœur de Sarah El Haïry, l'ex-ministre déléguée à l'Enfance, désormais Haute Commissaire à l'Enfance qui se dit "effrayée" par la tendance "No kids", qui vise à éloigner les enfants de certains lieux.

Être bloqué à côté d'un enfant pendant tout un voyage, c'est le pire cauchemar de Mohamed à chaque fois qu'il monte dans un train. Plus encore qu'un éventuel retard: "Avoir un peu de retard, c'est moins fatigant qie d'être à côté d'un enfant qui n'arrête pas de pleurer".

"Je vais devoir gérer les cris et les pleurs"

Ce genre de discours, le regard des autres passagers, c'est ce qui met la pression à Tepurotu: "Je me prépare mentalement une heure avant pour me dire que je vais devoir gérer les pleurs et les cris", assure-t-elle alors qu'elle s'apprête à monter dans un train, seule avec son fils de 10 mois.

Alors une fois à bord toutes les solutions sont bonnes: "J'étais la première à dire 'pas de téléphone avant tel âge', dès que je n'ai pas ce qu'il faut et du monde autour de moi, je lui passe mon téléphone et je mets des dessins animés sur Youtube. Tant que ça l'occupe, ça me va".

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Le "No kids", une "discrimination" pour la sénatrice Laurence Rossignol

Voilà aussi, pourquoi Sarah El Haïry veut alerter. Faire de la place aux enfants, c'est aussi les protéger des écrans, d'après l'ancienne ministre.

Ce que valide Ségolène qui a toujours voulu résister aux écrans quand elle voyageait avec ses 4 enfants. Et elle s'en souvient encore: "J'ai déjà pleuré dans le petit sas entre deux wagons tellement c'était dur. Le sentiment c'est qu'on dérange même si on a payé notre place".

Ce qu'elle aimerait, comme d'autres parents, d'ailleurs, c'est qu'il y ait des espaces réservés aux enfants, dans les trains, suffisamment grand pour qu'ils puissent se défouler sans gêner les autres voyageurs.

"Il faut un endroit où les enfants puissent bouger", insiste ce vendredi sur RMC et RMC Story la sénatrice PS Laurence Rossignol qui déplore que "ça retombe toujours sur les mères". "Les enfants ne sont pas des nuisances, on a besoin d'eux et le "No Kids", c'est incontestablement une discrimination".

Martin Bourdin (avec G.D.)