"Pas besoin d’être millionnaire": la marque Tesla se démocratise-t-elle en France?

Le marché des voitures neuves poursuit sa progression en septembre en France, selon la Plateforme automobile (PFA), qui représente les constructeurs du secteur. Une hausse de près de 11% par rapport à septembre 2022. Stellantis (Peugeot-Citroen-Fiat) reste en tête du marché des voitures particulières avec 28% des ventes. Renault est 2e (25,3% du marché) et Toyota 3e (5,5%).
Mais c'est l'entreprise Telsa qui tire son épingle du jeu. Le constructeur américain de voitures 100% électriques a écoulé 5.557 voitures le mois dernier sur le marché français, bondissant de 60% par rapport à septembre 2022. La marque d'Elon Musk voit sa part de marché des voitures particulières dépasser BMW, Mercedes, Audi, et même Ford.
Alors les Telsa, dont les prix élevés pouvaient rebuter une partie des Français, sont-elles en train de se démocratiser? Les voitures de la marque défilent sur les bornes de recharges de ce parking d'un centre commercial. Fonctionnaire de l'Éducation nationale, Pierre a investi il y a deux ans et ne le regrette absolument pas.
“Il n’y a pas besoin d’être millionnaire pour acheter une Tesla. Je suis passé sur la rocade tout à l’heure, 2,50 euros le litre d’essence… Donc l’économie au kilomètre et au quotidien, elle est très, très forte”, assure-t-il.
Même si les prix ont baissé, avoir une Tesla procure aussi un certain statut selon François Roudier, porte-parole de la plateforme française de l'automobile.
"Tesla, c'est le nouveau chic et cela montre que la voiture reste un statut social. C'est un come-back des voitures américaines qui est impressionnant. Et Tesla, on en voit partout, ça se vend bien", affirme-t-il ce lundi matin sur RMC.
20% du marché en 2025?
Au volant de sa Telsa, Mohammed rentre chez lui après une recharge. Même s'il adore son véhicule, ce salarié dans l'informatique regardera les autres marques pour son prochain achat. “Depuis trois, quatre ans, il y a pas mal de marques qui se sont mises sur l’électrique. Il y a les Chinois qui arrivent aussi et qui vont faire mal au marché. Donc je prendrai le meilleur rapport qualité-prix”, indique-t-il.
Car le succès de Tesla doit être relativisé. Malgré les aides publiques, s'offrir un véhicule de la marque américaine coûte encore très cher, rappelle Flavien Neuvy, économiste à l'observatoire Cetelem.
“Ce sera difficile pour les ménages d’acheter un véhicule Tesla. Comment les gens vont faire pour acheter une voiture électrique qui coûte 30.000 ou 35.000 euros? Cette question de l’accessibilité à la mobilité électrique, franchement, c’est une question économique et sociale qui est majeure”, assure-t-il.
La marque américaine pourrait représenter 20% du marché français d'ici 2035 et l'interdiction de ventes des voitures thermiques.