Prix du carburant: une "baisse possible de 10 à 15 centimes dès cet été", estime un économiste

"C'est une catastrophe." À la pompe, les automobilistes français s'offusquent de la récente hausse des prix des carburants. Julie est porteuse de presse dans la Drôme. Le prix de son plein a bien augmenté:
"Je suis passé de 52 à 60 euros, avec une fois le plein dans la semaine minimum. On n'a pas le choix, il faut travailler et mettre le plein."
Même inquiétude pour Hamdi. Ce père de famille ne remplit plus son réservoir en entier: "Je n'ose plus mettre le plein. Je mets 20 balles par 20 balles. Avec 4 enfants, vous croyez que c'est facile ? Non."
Remontée des cours mondiaux du pétrole, pour combien de temps?
Depuis fin décembre, les prix moyens du gazole ont augmenté de 7 centimes, passant de 1,65 euro le litre à 1,72 euro la semaine dernière. Dans le même temps, le SP95-E10 est lui passé de 1,72 euro le litre fin décembre à 1,77 euro, soit une hausse de 5 centimes. Cette augmentation est liée à la remontée des cours mondiaux du pétrole. "qui sont repassés au-dessus de la barre des 80$ le baril", note l'économiste Philippe Chalmin.
"Ceci s'expliquant essentiellement par le fait que les États-Unis, toujours sous l'administration Biden à l'époque, ont instauré des sanctions vis-à-vis de tous les navires qui transportent du pétrole russe", ajoute-il.
La répercussion de l'augmentation des cours du pétrole sur le prix à la pompe en France s'effectue en environ "15 jours" selon lui. "La hausse du prix qui intervient sur les 3 premières semaines de janvier se traduit maintenant à la pompe", explique l'économiste.
Une baisse cet été ?
Depuis, le prix du baril a baissé de nouveau, "on était à 78 dollars", selon Philippe Chalmin, "on avait déjà reperdu par rapport au maximum. Ceci étant, il faut voir comment cela se répercute au niveau des achats des pétroliers, des distributeurs, etc."
Cette baisse devrait donc se répercuter à la pompe pour les automobilistes français, selon lui les prix ne vont pas continuer à augmenter, mais devraient suivre la courbe inverse. "Sur une longue période, notre scénario est qu'ils pourraient baisser de 10 ou 15 centimes par rapport à leur niveau actuel possible dès cet été", espère Philippe Chalmin, si le contexte géopolotique est favorable.