Taxe sur les billets d’avion: Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

Ryanair revoit actuellement ses programmes français pour l’an prochain et prévoit de réduire la capacité depuis et vers les aéroports régionaux français jusqu'à 50% à partir de janvier 2025 si le gouvernement français poursuit son projet de triplement de la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA), dite taxe Chirac. Dix aéroports régionaux français seraient concernés.
Il est prévu que cette taxe passe, en classe éco et par billet, de 2,6 euros à 9,5 euros sur l’Europe, et de 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines. Des hausses jusqu’à 80 euros sont également prévues pour la classe affaires. Un tarif spécifique sera également appliqué aux avions d'affaires, jusqu’à 3.000 euros. La Corse et l’Outre-mer sont épargnés.
Quel impact aura cette hausse sur le secteur aérien?
Cette hausse aura un double impact négatif. Sur le trafic, d’abord. Selon la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), l'augmentation de cette taxe pourrait entraîner une diminution de trafic de 2% en moyenne sur l'ensemble du territoire en 2025. Avec un recul encore plus fort dans certains aéroports, notamment ceux accueillant des compagnies à bas coût dont les clients sont les plus sensibles aux prix.
Et puis, cette taxe c’est non seulement moins de passagers, c’est aussi moins de vols. Il existe une concurrence énorme entre les aéroports européens pour attirer des lignes, puisqu’il n’y a pas assez d’avions. Et il y aura moins de vols sur les aéroports français, déjà parmi les plus taxés.
Cette taxe est quand même censée rapporter près d’1 milliard d’euros. Mais au final, ce sera moins que ça. Parce que s’il y a moins de passagers, ça fait moins de taxes. S’il y a moins de vols, c’est moins d’activité et moins de recettes pour les aéroports, donc moins d’emplois. Et puis moins de trafic, c’est moins de touristes, moins d’entreprises qui s’implantent.
Pénaliser les compagnies aériennes au moment où elles doivent investir dans des avions plus propres, ce n’est pas très pertinent. A moins que le gouvernement considère qu’il faut réduire le trafic aérien, parce que c’est mauvais pour la planète. Mais il faut le dire.