Taxis "en colère": le ministère des Transports va renforcer le contrôle des VTC

Des taxis se rassemblent dans une rue de Paris le 19 mai 2025 lors d'une manifestation nationale contre les changements proposés dans la manière dont l'État finance les services de transport médical. - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) pour répondre à la colère des milliers de taxis qui manifestent depuis lundi à travers la France.
Le ministère propose de demander aux préfets un "renforcement des contrôles contre la fraude visant notamment l'exercice illégal d'activité, les maraudes et les racolages illégaux", a précisé le ministère dans un communiqué.
Ces contrôles renforcés s'appuieront notamment sur "l'expérimentation en cours depuis avril de nouvelles amendes forfaitaires délictuelles (jusqu'à 1.000 euros), qui permettent de simplifier et d'accélérer les sanctions contre les fraudeurs, précise le ministère.
"Ca ne répond pas aux besoins du terrain"
L'intersyndicale des taxis poursuit une mobilisation entamée lundi pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l'Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.
Ils bloquaient notamment mercredi le boulevard Raspail près du ministère des Transports à Paris, et ralentissaient le trafic sur plusieurs axes parisiens ou menant vers la capitale. De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber, Bolt ou Heetch. Ils demandent l'application des lois limitant l'activité des VTC.
Le ministère a aussi proposé mercredi de lutter contre "le système abusif de rattachement de certains VTC à des gestionnaires de flottes, favorisant l'activité de faux professionnels ainsi que la fraude fiscale et sociale". Le ministre des Transports a indiqué avoir prévu de rencontrer les plateformes de VTC dans les prochains jours à ce sujet.
Il propose également de mieux réguler l'accès à la profession de chauffeur VTC, par "une révision de la voie d'accès dite par équivalence", qui bénéficie aux personnes ayant déjà un an d'expérience dans le transport de personnes. Le ministre des Transports a souligné regretter que les fédérations de taxis, "dans l'incapacité à s'entendre sur une délégation, aient refusé" un rendez-vous mercredi matin.
"La moindre des choses, c'est de nous prévenir une petite heure avant d'en parler à la télévision", et d'autoriser les représentants à venir en nombre, a répliqué auprès de l'AFP Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). Quant aux mesures proposées, "on n'est pas contre", a-t-elle assuré. "Mais c'est de l'administratif, ça ne répond pas aux besoins du terrain".