Un préavis de grève menace toujours la Coupe du monde de rugby: ce que réclame FO-RATP

Vont-ils gâcher la fête? Un préavis de grève a été déposé cet été par la branche des agents de stations du syndicat FO-RATP, qui représente 30% des salariés de la RATP. Ils réclament des primes supplémentaires en vue de la Coupe du monde de rugby qui se déroulera du 8 septembre au 28 octobre.
En effet, les conducteurs du métro et du RER auront droit à une prime de 330 euros et plusieurs primes "à l’acte" supplémentaires, mais rien pour ceux aux guichets et autres agents de stations qui vivent cela comme une injustice.
"C'est assez réducteur de ne parler que de prime. On demande une amélioration des conditions de travail, des conditions de sécurité et des effectifs", précise ce jeudi 31 août Cyril Manach, secrétaire général adjoint du syndicat FO-RATP, invité de RMC.
"S'il n'y a pas d'agent pour secourir, informer, s'occuper des accidents graves de voyageurs, des agressions..."
Il reproche à la direction de la RATP "d'établir son respect par rapport au pouvoir de nuisance" et, contrairement aux conducteurs, de n'avoir été "reçus que par la petite porte" simplement pour être informé des modifications qui auront lieu durant le Mondial.
Pourtant, Cyril Manach assure que sans les agents non-conducteurs, l'organisation des transports durant la Coupe du monde ne se déroulera pas dans des conditions normales.
"S'il n'y a pas d'agent pour secourir, informer, canaliser, s'occuper des accidents graves de voyageurs, des agressions... Et fort malheureusement il y en aura car à chaque fois qu'on rassemble de l'humain à cette échelle ça attire toute la voyoucratie de France et de Navarre", estime-t-il.
"On vit dans des conditions sécuritaires absolument inacceptables"
Il reconnaît toutefois que depuis l'arrivée de Jean Castex à la tête de la RATP, "les petits plats ont été mis dans les grands" au niveau des négociations de salaires, avec +5% minimum pour tous, malgré les pertes de l'entreprises.
"Il a fait des gestes pour éponger finalement ce qui avait été laissé à l'abandon depuis des décennies. Il a ramené quelques bulles d'air mais pas à la hauteur de ce qu'on réclame", explique-t-il.
Avec les JO en point de mire, Cyril Manach explique ne pas avoir encore rédigé le préavis de grève mais la possibilité d'une grève est bien sur la table si la situation ne s'améliore pas. "Ce n'est pas une menace, on a des conditions de travail qui se sont dégradées de façon exponentielle. On vit dans des conditions sécuritaires absolument inacceptables car on a perdu la maîtrise de notre territoire tant pour les voyageurs que pour les salariés", justifie-t-il.
Début août, le ministre des Transports, Clément Beaune, avait indiqué à RMC qu'il comptait sur le "sens collectif de la responsabilité" de la direction et des syndicats pour résoudre ce conflit.