"Une norme idéologique de l’islamisme": le sénateur Stéphane Piednoir veut interdire les signes religieux dans le sport
La commission mixte paritaire du Parlement a rejeté ce lundi l’amendement du sénateur Les Républicains Stéphane Piednoir sur l’interdiction des signes religieux dans le sport. Ce texte, qui vise notamment à interdire le port du voile pour les sportives musulmanes, avait été voté le 19 janvier par le Sénat. Invité dans "Apolline Matin" sur RMC et RMC Story ce mardi matin, le sénateur a justifié cet amendement.
"Cette initiative parlementaire part de plusieurs constats. Le premier constat, c’est que l’islamisme a fait de l’école et du sport des cibles privilégiées d’entrisme. C’est largement documenté, il suffit de consulter des rapports parlementaires. Et tous ces rapports convergent dans ce sens d’un entrisme, d’un séparatisme, d’une volonté de s’emparer des jeunes générations en particulier. On a une technique de prosélytisme par la visibilité qui vise à imposer une norme idéologique de l’islamisme sur les terrains de sport. Alors pourquoi? Parce qu’il y a une exposition populaire et médiatique qui va parfois être très large. Et cette exposition tend à banaliser cette pratique du port du voile".
Selon lui, cet amendement permettrait également d’être en accord avec l’article 50 de la charte Olympique. “On a l’impression que c’est juste une initiative parlementaire, mais en fait, on se met en accord avec quelque chose que personne ne conteste qui est la charte olympique. La règle 50 précise exactement la même chose: “Aucune sorte de démonstration de propagande politique, religieuse ou raciale, n’est autorisée sur un lieu ou un site olympique”. Donc, en fait, on se met simplement en conformité avec la charte olympique”, justifie-t-il.
Besoin de neutralité, comme c'est désormais le cas à l'école
Il assure par ailleurs que cet amendement et l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives a un objectif d’inclusion et non d’exclusion.
"On a un dispositif qui vise à inclure le maximum, à permettre à toutes les femmes de pratiquer. Parce que quand vous avez sur un terrain de sport une partie d’entre elles qui porte un signe distinctif qui est une marque d’appartenance religieuse, que dit-on des autres qui ne le portent pas? On stigmatise. Donc le plus simple et le plus conforme au respect des valeurs de la République, c’est d’avoir une neutralité y compris sur un terrain de sport comme on l’a imposée il y a plus de 15 ans dans l’école”, appuie-t-il.
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Avec ce rejet de la commission mixte, le texte de loi va repartir à l’Assemblée nationale puis retournera au Sénat d’ici fin février. Et le sénateur prévoit déjà de re-déposer cet amendement lorsque le texte sera de nouveau devant le Sénat.