"Verbaliser les comportements déviants": contre les déchets sauvages, les municipalités mettent à l'amende

Depuis cet été, la police municipale de Sotteville-lès-Rouen fouille les poubelles. Une "brigade environnement" composée de 2 agents qui viennent de recevoir leur assermentation, investit les habitants de la ville qui déposeraient leurs déchets sur la voie publique sans respecter les règles de voirie en vigueur.
Une lettre, une étiquette avec le nom d'un enfant suffisent à identifier les habitants indélicats. L'idée, c'est de lutter contre les dépôts sauvages d'ordures qui pullulent dans la ville. Et l'amende peut coûter très cher: entre 135 euros et 1500 euros.
"Les amendes tombent"
"Les dépôts sauvages, c'est une problématique national", déplore ce mercredi sur RMC et RMC Story Gérôme Viau, maire adjoint de Pernes-les-Fontaines, une ville de 10.000 habitants dans le Vaucluse. Dans sa commune, certains ne prennent plus la peine de mettre les déchets dans les conteneurs et les laissent à côté: "Les policiers municipaux viennent, regardent à qui appartient le carton et les amendes tombent", explique-t-il.
Ensuite, il faut faire face à la mauvaise foi: "Quand on les retrouve, ils nous disent qu'ils ont tout bien fait et qu'on a déplacé leur carton. On a une déchetterie ouverte le samedi mais ce n'est jamais assez. On a des dépôts sauvages autour de cette déchetterie fait par des entrepreneurs peu scrupuleux", dénonce Gérôme Viau.
"On a donc décidé de verbaliser les comportements déviants et je pense qu'on verra les effets dans quelques semaines", anticipe le maire adjoint.
"Il y en a toujours qui font comme ils en ont envie"
Lionel, en charge de la gestion des biodéchets dans l'agglomération de Sète (Hérault) et contrôleur des collectes assure avoir mis au point de nombreuses solutions pour les administrés de sa zone: "Et pourtant on a des dépôts sauvages. On a beau faire tous les efforts pour proposer des solutions, il y en a toujours qui font comme ils en ont envie et laissent dans la rue", déplore-t-il.
Parfois pourtant, les signalements ne sont pas suivis de suites. Responsable du service technique d'une commune de l'Oise et confronté à un dépôt sauvage, Maxime a retrouvé l'adresse d'un contrevenant: "On a porté plainte, on est allé à l'adresse, on contacté la gendarmerie et ça fait 1 an et demi et il ne se passe rien", déplore-t-il. "Je veux bien qu'on verbalise mais ça ne débouche sur rien".
"C'est une question d'éducation, on ne jette pas les papiers par terre", peste sur le plateau d'Estelle Midi Fred Hermel, qui salue une telle idée. Car laisser ses détritus par terre, "c'est un manque de respect total pour l'autre". "Je ne comprends pas comment on peut se comporter comme ça", ajoute-t-il. "Tout est organisé pour que tout se passe bien et c'est très facile pourtant", déplore le journaliste.