Drones, scanner, assistant virtuel... Comment l'IA tente de réduire les accidents de ski

C'est l'un des fléaux sur les pistes : entre la vitesse excessive, le manque de maîtrise et plus globalement les comportements pas toujours très prudents de certains skieurs, les accidents sont nombreux. Sauf que la tech' pourrait nous aider et potentiellement éviter quelques jambes cassées. Il n’y a pas d’excès de vitesse sur les pistes car elle n’est pas réglementée, mais les stations innovent, notamment grâce à l’IA.
Risques d'avalanches
Par exemple on va pouvoir utiliser l’analyse prédictive pour tenter d’anticiper où les prochains accidents risquent de se produire. Ce n’est évidemment pas de la magie, on reste sur de la statistique, mais en prenant en compte la géolocalisation précise des accidents passés, les conditions météo et les profils des skieurs présents.
On va pouvoir se servir de ces données pour mieux anticiper les zones à risque (la neige va être plus dangereuse, plus verglassée à tel endroit), mais aussi mieux répartir les skieurs sur le domaine et envoyer des secours ou des patrouilles d’hélicoptère en prévention dans les zones les plus dangereuses.
D’autant qu’on peut coupler ça avec des données récoltées par drones, qui peuvent analyser les flux de skieurs, leur vitesse mais aussi les comportements à risque - technologie utilisée par exemple par la station de Flaine, en Haute-Savoie. Mais aussi scanner les zones de hors-piste pour détecter les risques d’avalanche, en couplant ça avec des données météo et d’évolution du manteau neigeux.
Comment remédier au manque de neige
L'un des gros enjeux pour les stations de ski, c’est le manque de neige. Et là aussi l’IA peut jouer un rôle. L’une des solutions c’est la neige artificielle, une solution coûteuse en argent, en eau et en énergie. Ce qu’a mis au point la startup Elda technology, testée par exemple au Grand Bornand (Haute-Savoie) ou encore à Val Thorens.
C’est une innovation qui utilise des drones couplés à un Lidar (une sorte de super scanner, utilisé dans les voitures autonomes, pour analyser l’environnement qui l’entoure) pour scanner les pentes et produire une cartographie 3D ultra détaillée du manteau neigeux sur un domaine skiable donné. On va pouvoir savoir quasiment au mètre près là où il faut mettre de la neige artificielle et là où ça n’est pas nécessaire.
Leur modèle permet aussi de prédire précisément la fonte des neiges sur 10 jours, en se basant à la fois sur les données météo et les passages des skieurs. Leur objectif est de réduire de 20% la consommation en eau et en électricité des domaines skiables. Relance : et puis l’IA va aussi faciliter la vie des visiteurs. Notamment ceux qui se perdent.
Ça va de l’utilisation de l’IA générative, comme à Val d’Isère, qui a créé VaLe, un chatbot/assistant virtuel qui répond aux questions des visiteurs en langage naturel, aussi bien sur la météo, les horaires des remontées mécaniques, les itinéraires de ski, le dentiste de garde parce que j’ai une rage de dents. Une IA nourrie avec les données spécifiques de la station pour apporter les réponses les plus précises possibles. Ou encore des applications comme Skiif, le Waze du ski, qui a numérisé tous les plans papiers des pistes.
L’appli va vous indiquer comment retourner à votre station si vous êtes perdu (pour éviter le syndrome Les Bronzés font du ski), façon Google Maps. Avec des cartes interactives pour aller d’un point A à un point B, on peut se géolocaliser pour se retrouver avec ses amis. L’appli va même m’indiquer le temps d’attente aux remontées mécaniques. Elle connaît un gros succès dans toutes les stations où elle est utilisée, elle a déjà été téléchargée plus de 50 000 fois.