Intelligence artificielle: la traduction en direct, "un grand pas en avant"
Depuis quelques jours, les vidéos d'internautes testant l'application HeyGen se multiplient sur les réseaux sociaux. Cette intelligence artificielle permet de traduire des paroles dans une autre langue en direct en vidéo, en modifiant notamment le mouvement des lèvres et la tonalité de la voix.
Chercheuse au CNRS, Laurence Devilliers salue, dans "Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, "un grand pas en avant pour l'industrie ou pour l'enseignement", bien qu'il y ait encore des erreurs perceptibles telles que "des décalages qui sont normaux car les langues sont différentes". Elle note "le progrès de pouvoir réflechir dans sa langue maternelle et de pouvoir parler dans n'importe quelle langue".
"C'est un atout majeur pour l'Europe", ajoute-elle.
Des inquiétudes?
Mais cette intelligence artifielle interroge et pourrait remettre en cause les métiers de traducteur ou de doubleur par exemple. La professeure en intelligence artificielle à l'Université de la Sorbonne nuance ses propos: "Ce n'est pas parfait. Certains métiers vont changer, mais on a quand même besoin de faire attention. Il ne faut pas remplacer tout le monde par des machines aussi rapidement."
Cette avancée technologique fait également ressortir les craintes à propos des deepfakes, ces vidéos mettant en scène des personnalités publiques tenant des discours montés de toute pièce grâce à l'intelligence artificielle. Des vidéos qui représentent "le risque majeur" selon Laurence Devilliers.
C'est la raison pour laquelle l'Artificial Intelligence Act a été adopté par l'Union européenne en juin 2023. Le but est de "réguler ces logiciels qui viennent de Chine ou des États-Unis sur lesquels on n'a aucun contrôle. Ce qu'on voudrait, c'est que ce soit plus transparent", explique la professeure en IA de la Sorbonne, qui privilégie notamment l'éducation pour apprendre à discerner le vrai du faux.